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HTML 5 : la tragique fin d’un buzz

[new:30/04/2012]HTML 5, l’un des plus gros buzz sur du vaporware des vingt dernières années... Ce buzz prend fin de façon tragique. Il faut rapidement s’en rendre compte pour prendre les bonnes décisions pour le futur de vos développements !

Le Web est-il encore l’avenir de l’Homme ?

Le Web est partout, il faut partie de nos vies, il a envahi nos cerveaux, nos écrans, et même celui des petits enfants (malgré l’interdiction de s’inscrire en dessous de 13 ans, Facebook compte beaucoup d’enfant de moins de 6 ans qui ont leur page !).

Le Web ce n’est qu’un outil de l’Internet, ce fantastique réseau qui, comme tout progrès de cette taille, amène autant d’avancées extraordinaires que de mésusages dangereux.

Mais si Internet est là, et pour longtemps, en va-t-il de même pour le Web ?

Mais n’entend-t-on pas dire tout le temps “Le Web est devenu un support et un transporteur d’information essentiel tant au business qu’à la vie privée.” ?

Non ! C’est une erreur... Internet est ce vecteur, le Web n’est qu’une application spécifique de l’Internet !

Le Web sera-t-il présent dans l’avenir ? Oui, mais plus à 100%.

Le Web se programme, il a ses normes (beaucoup), ses modes, ses courants de pensées, ses dogmes. Et il a HTML comme base. Et cela ne changera pas de si tôt.

Ce qui va changer c’est que le Web ne va plus être 100% de l’utilisation d’Internet, comme le PC cesse de représenter 100% du marché des logiciels.

La version 5 de HTML est bien trop en avance sur les browsers, ces derniers implémentent les choses de façon trop anarchique, les outils de développement ne sont pas à la hauteur, etc. Mais la norme 5 de HTML s’imposera au fil du temps, comme ce fut le cas pour pour les 4 précédentes.

Mais voilà, si le Web restera le Web, ce sont les machines pour s’y connecter qui ne sont plus les mêmes ! Et cela change TOUT.

C’est Internet l’avenir de l’Homme, pas le Web...

Internet for ever

On le voit clairement, Internet en tant qu’infrastructure mondiale de communication libre fait aujourd’hui partie de nos “besoins vitaux”, qu’il s’agisse de vendre de la musique ou bien de préparer une révolution au Maghreb... Des plus riches aux plus opprimés, des plus bavards pour le plaisir de pérorer sur FB aux plus muselés derrières les par-feux chinois, Internet est une “plomberie” devenue indissociable de l’avenir des entreprises comme de celui des peuples et des individus.

Le problème pour gérer l’avenir c’est souvent qu’on associe trop facilement ce qui est séparé uniquement parce que l’habitude a créé un lien artificiel entre les choses.

C’est le cas du Web et d’Internet.

Internet la plomberie, le Web l’interface. Une simple application d’Internet. La plus voyante jusqu’à hier. Mais pas demain...

Internet et Web ne sont pas liés. Le second n’est qu’une façon parmi d’autres d’utiliser le premier et pas la seule.

Les browsers ne sont que des applications spéciales proposant une interface pour utiliser Internet d’une certaine façon.

Mais aujourd’hui Internet peut être utilisé directement par des applications sans passer par un Browser ! Des millions d’ordinateurs dans le monde à chaque seconde échangent des données en passant par Internet mais en ignorant totalement les browsers !

Bref : Confondre l’avenir d’Internet avec l’avenir du Web est une erreur grossière...

L’explosion des form factors coulent le Web

S’il est facile d’accéder au Web sur un PC ou un Mac, car double-cliquer sur l’icône d’un browser est aussi simple que de le faire sur n’importe quelle application, l’accès au Web sur des tablettes ou des Smartphones est déjà moins aisé. Tout utilisateur d’unité mobile l’a constaté.

Sur les Smartphones c’est la taille de l’écran qui gêne le plus. Et le nombre de manipulations pour arriver sur une page Web donnée, taper l’adresse avec un clavier tactile qui couvre l’écran, etc...

Sur les tablettes on retrouve les mêmes problèmes, celui de la taille trop petite de l’écran en moins malgré tout.

Mais le problème n’est pas là. Il est dans l’UX et les possibilités offertes.

Lancer une application native sur un Smartphone ou une tablette offre un confort et des possibilités bien supérieurs à toute visite d’une page Web !

Contrôler finement les deux caméras, le détecteur de présence, la boussole, le GPS, accéder aux données du téléphone, automatiser les tâches, tout cela ne peut se faire correctement qu’en natif, indépendamment du fait qu’une application compilée restera toujours plus réactive que du JavaScript interprété sur une machine donnée.

Le royaume du natif qui nait sous yeux relègue le fantasme d’universalité et de portabilité de HTML 5 à sa nature même de fantasme.

Un monde natif

Smartphones, tablettes, et bien entendu depuis toujours les PC et les Mac, offrent une UX très largement supérieure lorsqu’ils sont programmés en natif que n’importe quelle page Web, même en ajoutant le Canvas à HTML.

La preuve ?

Même les rois du Web comme Google propose sur leur OS Android des applications natives pour accéder à Gmail ou à Google+ !

Facebook propose une application native pour Android ou iOS !

Intermarché, Super U, Cdiscount, et bientôt tous les grands acteurs de la consommation offrent dès aujourd’hui des applications natives iOS et Android en place et lieu d’aller visiter leur site ! Quitte parfois à ce que l’application ne soit qu’une copie du site, ce qui montre la précipitation de certains de ces projets et l’urgence ressentie de changer de cap...

Faisant écho à d’autres de mes billets parus ces derniers temps, le monde qui se profile est un monde d’applications natives et non plus de pages web. Refuser cette évidence c’est s’embourber dans un Web qui n’est plus porteur d’avenir.

La mort du Web ?

Bien sûr que non !

Le Web ne mourra pas, pas plus que l’arrivée des Smartphones et des tablettes ne tuera le monde du desktop. Il faudrait être illuminé et ne rien comprendre à ce qui se joue pour penser une chose pareille.

Mais, car il y a un “mais”, les PC ne représenteront plus 100% du marché du logiciel comme ce fut le cas dans ces 20 dernières années.

Et dans cette même voie et pour les mêmes raisons (en plus de celles invoquées plus haut), le Web ne représentera plus 100% de l’utilisation d’Internet.

Le Web n’est pas mort, HTML 5 non plus. Il y aura un HTML 6, un 22 aussi pourquoi pas. Mais ce Web ne pourra plus prétendre être le seul moyen d’accéder à de l’information vivante sur Internet.

Une grande part de ce qui était véhiculé par le Web au travers des browsers sera demain utilisé par des applications natives au travers d’Internet et du Cloud computing sur des unités mobiles.

Et alors ? Et Alors ?

Hé hé ... Zorro n’est pas arrivé, n’en déplaise à Henri Salvador... Aucun sauveur, aucun messie des temps nouveaux pour protéger le pauvre développeur et l’empêcher d’être noyé dans le Styx des choix cornéliens. Aucun salut n’est à attendre.

Bien au contraire. Les blocs en présence vont tout faire pour maintenir la pression et assurer leur suprématie sur le marché. Steve Jobs l’a fait, ils ont tous été obligés de suivre...

Jobs l’avait bien compris dans son refus de Flash. Personnage détestable et pas aussi génial que ça mais à qui il faut malgré tout reconnaitre une sacrée avance sur les autres lorsqu’il s’agissait de parler du futur et de protéger la valeur de ses actions chez Apple...

Car en refusant Flash, donc en tuant Silverlight aussi mais sans le nommer, en prônant HTML 5 comme “universel”, Jobs savait très bien pour en être l’instigateur que seules les applications natives auraient un avenir sur iOS et qu’il lançait tout le monde sur une mauvaise piste histoire uniquement de se débarrasser du danger que représentaient Flash et Silverlight ! Ne pas le croire serait du coup le prendre pour un crétin ce qui serait très éloigné de la réalité tout de même...

En tuant le rêve d’applications cross-plateforme comme Flash ou Silverlight, Jobs a lancé le monde entier sur une fausse piste, celle de HTML qu’il savait lui-même condamnée... Mais tout le monde est tombé dans le panneau...

En évitant l’avènement d’applications cross-plateformes passant par Internet sous Flash ou Silverlight, Jobs s’assurait qu’aucune “vraie” application ne pourrait passer sur son matériel en évitant le market place !

Les moutons qui ont suivi le buzz HTML 5 ont été envoyé au mur, ils ont été utilisés pour tuer Flash et Silverlight, seuls véritables moyens d’offrir la qualité d’UX du natif tout en échappant au market place des applications natives...

Pauvres fous, trimbalés par un manipulateur de talent... Comme un seul homme ils se sont jetés sur le buzz, ils ont piétiné les seuls technologies qui étaient en mesure, enfin, et pour la première fois en micro-informatique, d’apporter le rêve de la portabilité !

Jobs est mort. Mais sa manipulation a fonctionné.

Aujourd’hui, celui qui vise l’universalité, le cross-plateforme pour ces applications n’a plus d’options.

Le monde du natif a pris le dessus, et pour longtemps.

Une part du Web est mort, pour toujours. le Web vecteur de l’universalité au travers d’applications Flash ou Silverlight est mort. HTML ne viendra pas sauvé le monde de ce constat pour toutes les raisons expliquées ici.

Reste trois blocs proposant trois plateformes incompatibles sur lesquelles les applications natives sont privilégiées et où le Web est voué à ne plus être qu’un citoyen de seconde classe. Le Web, donc les browsers, pas Internet !

Alors, sur ce Web, développer en HTML 5 ou en 3 n’a plus guère d’importance... Si vous n’offrez pas une application native, si vous vous acharnez à vouloir à tout prix développer en HTML 5, en dehors des PC et des Mac, vous ne toucherez personne sur les autres form factors...

C’est en cela que la grande époque du Web est révolue. Celle du natif vient de re-naitre. Internet est plus puissant et plus vivant que jamais, mais ces applications spéciales permettant de s’en servir d’une façon spéciale que sont les Browsers servis par Html ne sont plus des outils exclusif du futur.

La modernité n’est plus à HTML ni aux browsers, la modernité est dans le natif.

Conclusion

Apple, Google, et demain Microsoft, nous proposerons trois visions du monde. Il faudra choisir son camp car croire qu’un éditeur de logiciel ou qu’un développeur pourra être compétent dans les trois mondes est une folie.

A ce jour Apple conserve une vision très réactionnaire des choses : d’un côté le Mac, de l’autres le mobile. S’ils ne se réveillent pas demain ils chuteront comme ils ont chuté il y a 20 ans. Apple, l’éternel serpent de mer de la micro, qui chute à chaque fois pour les mêmes raisons : son manque d’ouverture, son égoïsme congénital, son culte de la personne qui trinque quand le gourou disparait... Le gourou a pu revenir une fois car il n’avait été qu’évincé la première fois. Maintenant il est mort, et son retour est une affaire à laisser entre les mains des spiritistes...

Google n’est pas un spécialiste du software et encore moins des OS, Android n’est qu’un relookage rapide de Linux (Ubuntu). Google s’est attaqué avec un talent incroyable aux Smartphones devenant un vrai concurrent d’Apple. Ils ont créé la surprise la où personne ne s’attendait à les voir et encore moins à réussir. Ils ont étendu ce succès aux tablettes. Le rapprochement Android / Ubuntu qui s’opère en ce moment doit  être le signe que Google nourrit peut-être un appétit pour les plateformes desktop. Attention danger ! Mais nous n’y sommes pas.

Microsoft, d’ici octobre prochain, va nous proposer une vision cohérence, un OS qui fonctionne sur tous les form factors, avec les mêmes compétences, réutilisant même celles déjà engrangées dans l’entreprise avec C#, .NET, WPF, Silverlight. Un OS et une plateforme de développement très au dessus de tout ce qui existe chez les concurrents. Visual Studio, Expression Blend, C#, et même le très commercial couple Html5/js. Il y en a pour tous les gouts, toutes les compétences. Mais avec une seule équipe, une seule formation.

Alors certes Microsoft va arriver bien tardivement sur le marché des mobiles. Mais ce seront les seuls à proposer une vision cohérente du “natif” avec WinRT sur toutes les plateformes.

Je ne connais pas un DSI qui ne serait pas séduit par cette offre qui soulage des lourdes charges que représenterait la constitution d’équipes de développement mixtes, accumulant des talents Windows, Android et iOS.

La mode du BYOD est un leurre. Car 80% des tablettes actuelles sont des iPad. Quelle économie pour l’entreprise d’éviter l’achat de quelques tablettes si cela doit être compensé par l’embauche d’une équipe spécialisée sous iOS en plus des équipes Windows déjà en place ?

Le coût d’une formation adaptée ou ne serait-ce que d’un seul salarié permanent est plus lourd sur une année que l’achat de dizaines, centaines de tablettes Windows 8 ARM...

Demain, le Web ne sera plus 100% de l’Internet, demain le natif sera maitre sur les mobiles, demain Microsoft proposera une solution unifiée, il est temps de se préparer à ces changements et d’oublier le buzz HTML 5 qui vous a fait perdre tant de temps.

Car demain, c’est aujourd’hui.

Alors Stay Tuned !

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