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Deux règles pour programmer Silverlight & WPF

Des règles et des bonnes pratiques pour développer des applications Silverlight il en existe bien plus que deux, faire croire le contraire ne serait pas honnête. Ne serait-ce que par la richesse des EDI utilisés (Visual Studio, Expression Blend, Expression Design…) il faut accumuler de l’expérience et mémoriser de nombreuses patterns pour architecturer et designer correctement une application.

Alors, en vrac, voici deux règles qui me passent par la tête et que je voulais vous communiquer:

Programmation par Templates

Sous Silverlight lâchez les vieilles habitudes. L’une de celles-ci que je rencontre souvent est celle qui consiste à se jeter sur son clavier pour créer un UserControl (ou un Control par héritage) dès qu’on a besoin d’un nouveau composant qui semble absent de la bibliothèque.

Erreur. Méthode du passé.

En effet, Silverlight et WPF impliquent des changements radicaux de mode de pensée et d’habitudes. Sous ces environnements, la majorité des besoins sont couverts par les composants existants, il “suffit” juste d’en modifier le template.

Nous sommes passés d’une programmation par héritage à une programmation par modèle (template).

Deux exemples pour bien cerner ce que j’entends par là.

Sticky Note

Prenons pour premier exemple un cas d’école, déjà ancien mais en plein dans notre propos : sticky notes pour WPF (sticky notes listbox). Ce “composant” se présente comme une liste verticale de petites notes de type “post-it” légèrement décalées les unes par rapport aux autres.

L’effet est sympathique et donne un peu de fantaisie et de vie à ce qui ne serait qu’une liste rectangulaire dans une grille en programmation classique.

Ce magnifique “composant” n’utilise aucun code “'classique”. Inutile dans les sources de chercher la classe StickyNotes qui hériterait de Control ou même de chercher dans les fichiers de l’application le UserControl créé pour l’occasion.

Rien de tout cela.

Sticky Notes est créé uniquement en jouant sur le templating d’une simple… Listbox ! Une poignée de Xaml et des templates, c’est tout.

Language button

Dernièrement dans une application Silverlight je devais implémenter un bouton permettant de choisir depuis la page d’accueil la langue à utiliser (français ou anglais). Forcément on pense à un ToggleButton ou quelque chose d’équivalent (ce qui n’existe pas de base). On pourrait aussi associer deux RadioButton dans une grille.

Mais le plus intéressant consiste à se demander “quel control existant se rapproche le plus du comportement que je souhaite implémenter”. En y réfléchissant quelques secondes on s’aperçoit assez vite qu’une CheckBox possède deux états stables (oublions ici l’état indéterminé). Ce composant comporte toute la logique et les états visuels permettant de gérer deux états.

Par défaut une CheckBox c’est une case à cocher avec un bout de texte devant ou derrière.

Le plus dur consiste à se l’imaginer comme deux drapeaux (français et US) côte à côte, celui qui est sélectionné étant à 110% de sa taille et l’autre à 50%. Par convention arbitraire et chauvinisme inconscient certainement j’ai considéré que IsChecked = True était le Français, à False l’anglais. En partant d’une CheckBox que j’ai totalement vidée de son contenu, et en ajoutant les deux drapeaux (et quelques autres ingrédients et animations via le VSM) j’ai obtenu un merveilleux “ToggleButton” sans jamais “sous-classer” le moindre contrôle. Juste en écrivant un template.

Le ViewModel de la page d’accueil offre une propriété IsFrench de type booléen qui est simplement bindée à la propriété IsChecked du CheckBox (en mode TwoWay) et l’affaire est jouée !

Règle 1 : De l’héritage au templating

La programmation Xaml (Silverlight / WPF) est une programmation visuelle qui s’effectue par templating. Créer des UserControl et encore plus sous-classer des contrôles existants devient quelque chose de rarissime.

Nous sommes passés de l’ère de la programmation objet par héritage à celle de la programmation visuelle par templating. Bien comprendre toute la signification de ce changement est un point primordial et un préliminaire indispensable pour comprendre cette technologie et donc la programmer intelligemment.

Programmation par Properties

Il s’agit du même genre de glissement, une pente douce mais dont la longueur finit par conférer une vitesse tellement grande à celui qui s’y laisse glisser que le décor n’a plus rien à voir avec celui qu’on a tout le temps d’admirer en balade à dos d’âne…

Dans l’exemple précédent on touchait du doigt cette nouvelle approche mais sans la mettre en exergue.

En effet, dans la pattern M-V-VM plutôt que de créer un code incompatible avec le visuel d’un côté pour ensuite créer de l’autre des tripotés de convertisseurs (programmation classique non M-V-VM sous WPF et Silverlight dans une moindre mesure) il semble bien plus simple d’exposer dans les ViewModels des propriétés directement exploitables par l’UI. Si adaptation des données il doit y avoir c’est le ViewModel qui s’en charge (directement si cela est ponctuel, ou via une classe de service si la chose doit être réutilisées ailleurs).

Dans l’exemple précédent du Checkbox transformé en ToggleButton de langue, aucun événement n’est programmé, aucun gestionnaire n’est écrit pour réagir au clic. Tout se joue dans le ballet automatique de IsChecked de la CheckBox et de IsFrench du ViewModel sous l’égide discrète mais indispensable d’un binding two way…

Quant l’utilisateur clique sur la CheckBox (enfin sur le ToggleButton avec les deux drapeaux) le composant sous-jacent bascule sa propriété IsChecked à vrai ou faux selon le cas. Comme cette dernière est liée à IsFrench du ViewModel, une propriété de type booléen aussi pour assurer la compatibilité des comportements, le ViewModel reçoit pas un événement mais l’une de ces propriétés (IsFrench) se voit modifiée. Ce qui déclenche le Setter de cette dernière. Ce dernier s’occupant de modifier le fichier de ressource utilisé pour puiser les chaines de caractères. De là et par une série de notification de changement de propriétés, il avertit en retour la Vue que toutes les propriétés de type texte ont été modifiées. La vue (et ses binding) y réagit en rafraichissant les affichages…

Toute cette mécanique s’est déroulée sans aucun gestionnaire d’événement, sans aucune programmation “classique” (en dehors du ViewModel et de ces propriétés gérant INotifyPropertyChanged, ce qui peut être automatisé ou simplifié en utilisant Mvvm-light par exemple).

Règle 2 :  de l’événementiel à binding

La seconde règle d’or à bien comprendre pour tirer totalement partie de Xaml et de ses enfants (Silverlight et WPF) est ainsi d’opter pour un modèle de développement de type Model-View-ViewModel se basant presque exclusivement sur des couples de propriétés mis en relation via binding.

On est passé de l’ère du développement dit “événementiel” des premières versions de Windows à ce qu’on pourrait appeler la “programmation par Binding” ou par “properties”.

Conclusion

Pour résumer :

Règle 1 on cherche à templater des contrôles existants sans créer des UserControl ni dériver des contrôles existants.

Règle 2 : on base la dynamique de l’application sur le binding entre propriétés et non plus sur les gestionnaires des événements des contrôles.

Si vous avez déjà fait vôtre ses règles alors vous allez devenir, si ce n’est pas déjà le cas, de très bons développeurs Silverlight et Xaml très recherchés !

Si vous n’aviez pas encore vu les choses sous cet angle là, je serai très heureux si par chance j’ai réussi à tirer le voile qui vous empêchait de les voir ainsi. Vous ne ferez qu’entrer plus vite dans la catégorie précédente !

Bon Dev, et, œuf corse,

Stay Tuned !

Simple MVVM

MVVM, Model-View-ViewModel, est une pattern de développement que je vous ai présentée plusieurs fois (billet et un article récent de 70 pages) en raison de son importance dans le développement d’applications Silverlight principalement.

A ces occasions j’ai présenté plusieurs frameworks permettant de faciliter le développement en suivant la pattern MVVM. Je viens d’en découvrir un autre, encore plus simple que MVVM Light, c’est “Simple MVVM” un projet CodePlex.

La gestion des commandes n’est pas prise en compte mais comme je le montre dans le long article évoqué en introduction en utilisant Silverlight 4 (en bêta pour l’instant mais bientôt releasé) on peut facilement gérer l’interface ICommand dans une vaste majorité de cas sans utiliser de librairie annexe.

Simple MVVM est vraiment simple. C’est un peu “MVVM pour les nuls”. Mais justement, c’est en partant d’exemples simples, de librairies hyper light qu’on peut mieux cerner une technologie et choisir ensuite des frameworks plus lourds et plus complets. Je vous conseille donc d’y jeter un œil.

Dans tous les cas je suis pour les librairies les plus light possible. Les gros “zinzins”, même très bien faits, pose toujours un problème de maintenabilité (si vous, personnellement, vous avez investi du temps pour apprendre telle ou telle grosse librairie, c’est bien, mais que ce passera-t-il s’il faut qu’un autre informaticien maintienne votre code au pied levé ? Combien coûtera sa propre formation sur la dite librairie ? Alors que souvent ces dernières ont pour objectif de simplifier le travail et donc de couter moins cher “à la longue”. C’est faux en réalité, et c’est donc un contre-sens que de les utiliser, aussi puissantes ou savantes soient-elles, sauf cas exceptionnels…).

Ce qui se conçoit bien se programme clairement – Et le code pour le faire vient aisément… (paraphrase libre du célèbre proverbe de Nicolas Boileau).

Stay Tuned !

Lorem Ipsum generator : un autre exemple Silverlight

Et un de plus dans la galerie ! :-)

https://www.e-naxos.com/slsamples/lorem/loremgen.html

“Lorem ipsum…” vous connaissez tous ce texte en pseudo-latin que tous les infographistes utilisent pour tester la mise en page de leurs documents, de la carte de visite aux sites web, de la plaquette commerciale sur papier glacé jusqu’à, bien entendu, des applications Silverlight.

Il existe beaucoup d’extraits de ce fameux texte. Je vous propose “ma” version, en Silverlight.

image

Fonctionnalités

Génération

LIG (Lorem Ipsum Generator) est capable de générer des Paragraphes, des Phrases et des Mots de façon aléatoire.

Une phrase est constituée de mots, il est possible de choisir une fourchette, par exemple entre 3 et 8 mots. Le tirage est aléatoire pour chaque phrase.

Un paragraphe est constitué de phrases, il est ici aussi possible de choisir une fourchette, par entre un paragraphe fait de 5 à 8 phrases.

Qu’il s’agisse de paragraphes, de phrases ou de mots, la “chose” générée le sera en plusieurs exemplaires (tous différents) et ce nombre est fixé par une fourchette.

Les radio boutons en bas à gauche permettent de choisir le mode de fonctionnement.

Une case à cocher sous le texte permet de forcer la première phrase (en mode Paragraphes) à sa valeur la plus connue, le célèbre “Lorem ipsum …”.

Visualisation et statistiques

Le texte généré est immédiatement visualisé à l’écran. De plus, LIG fournit des statistiques simples mais importantes sur ce dernier : nombre de symboles et nombre de mots.

Récupération du texte

Le plus simple est de cliquer sur le bouton “Copy”. Une confirmation est demandée par mesure de sécurité. Il suffit ensuite de coller ce texte où vous en avez besoin…

Bouton Info

Il affiche une page d’information sur l’application

Installation Out-Of-Browser (OOB)

LIG supporte le mode de fonctionne OOB, en cliquant sur le bouton “Install” (en haut à droite, il s’illumine quand on passe la souris dessus) l’application LIG sera téléchargée depuis le Web et installée sur votre machine. Selon votre choix une icône peut être placée sur le bureau ainsi qu’une entrée dans le menu Démarrer (ou l’équivalent sous Mac).

Lors de la première installation l’application sera ouverte immédiatement, le site web sera toujours à l’écran aussi. Fermez ce dernier. Vous disposez maintenant d’une application locale totalement indépendante… Bien entendu LIG n’a alors plus besoin de connexion Internet pour fonctionner et durant son utilisation ni il n’envoie ni il ne reçoit des données depuis Internet. C’est totalement safe et sans espionnage.

Conclusion

Du coup, me privant d’une remontée d’info automatique pour respecter la liberté de chacun de ne pas être pisté par la moindre application, je remercie par avance les utilisateurs de LIG de bien vouloir me laisser un mot pour me dire s’ils apprécient ou non l’application.

Le code source sera mis à disposition d’ici quelques temps, alors… Stay Tuned !

Article: M-V-VM avec Silverlight

Model-View-ViewModel, je vous en parlais il y a très peu de temps (MVVM, Unity, Prism, Inversion of Control…) et je vous avais promis un exemple pour rendre tout cela plus concret. C’est fait ! Et même mieux, un article de 70 pages l’accompagne !

Vous saurez tout (ou presque) sur cette design pattern absolument incontournable pour développer sérieusement sous Silverlight.

Après des explications sur la pattern elle-même l’article vous présente une application exemple entièrement réalisée avec ce qu’il y a “out of the box”. J’ai fait le choix de n’utiliser aucun Framework existant (Prism, Cinch, Silverlight.FX, MVVM Light…) pour vous montrer que M-V-VM peut entièrement être mis en œuvre “à la main” sans aide extérieure.

Cela ne veut pas dire que tous ces Frameworks (dont l’article parle aussi) ne sont pas intéressants, au contraire ! Mais comment choisir une librairie facilitant M-V-VM si vous ne savez pas comment mettre en œuvre cette pattern et si vous ne connaissez pas les difficultés qu’elle soulève autant que ses avantages ?

Cet article vous permettra de faire le point sur M-V-VM et de pouvoir ensuite choisir le Framework qu’il vous plaira en toute connaissance de cause ou bien cela vous aidera à développer votre propre solution. Après tout, l’application exemple fonctionne parfaitement sans aucun de ces Frameworks….

Le code source du projet est fourni. En raison de l’énorme avantage de la gestion des commandes introduites dans Silverlight 4 (toujours en beta) l’article utilise cette version qui sera bientôt disponible. Tout est expliqué pour savoir comment faire fonctionner le code exemple à l’aide de VS 2010 ou Blend 4 (en beta aussi).

L’article peut être lu sans faire tourner le code si vous ne souhaitez pas installer la beta de SL4, et la première partie théorique s’applique aussi bien à M-V-VM sous SL3.

Bonne lecture !

(PS: n'oubliez pas que depuiis août 2012 les articles sont regroupés sur la page publications).

Téléchargement ici : M-V-VM avec Silverlight, de la théorie à la pratique.

 

 

 

 

Quelques conseils de design (UserControl, Blend, Visual State manager, Silverlight / WPF)

L’une des avancées les plus intéressantes introduite dans Silverlight 2 (puis reprise sous WPF et naturellement sous Silverlight 3) est très certainement le Visual State Manager. Gestionnaire des états visuels simplifiant la conception visuelle des contrôles (UserControl). Bien utiliser le VSM, outre de rendre plus simple la représentation des états visuels d’un composant, apporte aussi une clarification essentielle à la gestion des transitions entre ces derniers.

Etats et transitions

Un contrôle peut être ou non visuel. Un Timer n’est pas visuel. Une Combobox l’est. Nous parlerons bien entendu ici uniquement des contrôles qui possèdent un visuel.

Un Etat visuel peut être compris comme une allégorie d’un ou plusieurs états logiques du contrôle. Les états logiques sont ceux définis dans le code fonctionnel, comme par exemple IsEnabled ou IsChecked. Il ne faut pas confondre état et propriété. Les états sont le plus souvent représentés par des propriétés (ils peuvent simplement être des champs internes ou le résultat d’un calcul) mais toute propriété ne représente pas un état (la couleur Foreground ou le type de curseur en sont des exemples).

je parle d’allégorie car comme je l’évoque dans le billet “Le défit des nouvelles interfaces Silverlight et WPF – La cassure conceptuelle”, la représentation visuelle d’un contrôle (et de ses états) est l’aboutissement d’une démarche intellectuelle et conceptuelle qui a justement pour but de créer un univers dans lequel les acteurs (les contrôles) doivent chacun avoir leur place et leur comportement. Entre visuel et fonctionnel il n’y a pas de relation d’identité (au sens d’un schéma conceptuel de données - relation de type 1-1). Le visuel créé une identité pour l’acteur, ce qui est différent et ne s’entend pas dans le même sens.

Je disais aussi qu’un état visuel représente un ou plusieurs états logiques. Dans certains cas deux (ou plus) états logiques peuvent être “résumés” par un seul état visuel. Cette combinaison prend son sens ponctuellement, au cas par cas, et ne peut pas être généralisée en une règle absolue. Néanmoins, lorsqu’on créé le visuel d’un contrôle, il faut garder à l’esprit cette possibilité. L’œil peut discerner de nombreuses subtilités dans les formes et les couleurs alors qu’il lui faut plus de temps pour interpréter des séries de données chiffrées ou textuelles…

Les transitions ont aussi leur importance. On ne passe pas d’un état visuel à un autre de façon abrupte, sauf si cela est volontairement assumé. Les transitions fluidifient l’interface, créent une continuité visuelle. Si les transitions ne portent pas de sens en elle-mêmes, à la différence des états, elles jouent un rôle important dans l’expérience utilisateur (UX).

Trois phases

La conception des états visuels et des transitions peut se découper en trois phases différentes.

Phase statique

Cette phase de la conception consiste à créer des états dans le VSM et à définir l’aspect du contrôle dans chacun d’eux. On en profite pour identifier les groupes d’états.

Au sein de chaque groupe les états sont mutuellement exclusifs, les états de différents groupes étant indépendants et simultanés (une Checkbox peut à la fois avoir le focus et être cochée ou décochée par exemple. IsChecked appartient à une groupe d’états différent de celui définissant l’aspect visuel pour le focus).

Lors de la phase de conception statique on se préoccupe de l’aspect que prend le contrôle dans chacun des états. On vérifie aussi la compatibilité visuelle entre les états des différents groupes d’états. Si cette étape est qualifiée de statique c’est pour souligner qu’on ne se soucie pas encore des transitions (la dynamique visuelle), mieux vaut rester concentré sur les groupes d’états et les états eux-mêmes.

On veillera à ne pas manipuler une même propriété du contrôle dans plusieurs groupes d’états pour des raisons de cohérence. D’ailleurs si on commet cette imprudence Blend le signalera par un petit symbole de danger (triangle assorti d’un message de type tooltip). On peut assumer une telle situation si on en mesure toutes les conséquences, c’est pourquoi Blend signale le problème mais n’interdit pas la situation. Mais en règle générale cette alerte trahit une mauvaise conception !

Etat “Base”

Vous l’avez peut-être remarqué, dès qu’un groupe d’états existe le VSM ajoute systématiquement à la liste un état spécial appelé Base. Cet état permet de visualiser le contrôle hors de tous les états visuels définis. Toute modification effectuée dans l’état Base se propage à tous les états définis et n’est enregistré dans aucune time-line.

Etat par défaut

Un contrôle bien conçu devrait posséder pour chaque groupe d’états un état par défaut. En effet l’état Base n’existe pas en tant qu’état visuel, il s’agit juste d’un mode d’édition spécial du VSM. Lorsqu’une instance du contrôle est créée il est forcément dans un état donné (par exemple IsChecked=False pour une case à cocher). Il se trouve même souvent dans plusieurs états précis qui seront représentés par plusieurs groupes d’états. De fait il ne faut pas se reposer sur l’état Base mais plutôt créer un état par défaut pour chaque groupe qui traduit l’aspect visuel du contrôle lorsqu’il vient d’être initialisé (ou “remis à zéro” si une telle fonction est disponible dans le contrôle). Dans les contrôles existants vous pouvez remarquer que de tels états par défaut existent. Par exemple dans le groupe CommonStates de la classe Button on trouve un état Normal, dans le groupe CheckedStates (d’une case à cocher) on trouve UnChecked, etc.

L’état par défaut de chaque groupe ne doit pas forcément porter un même nom (ce qui poserait un problème pour le VSM de toute façon, il n’autorise pas que deux états portent le même nom). Au contraire, cet état par défaut de chaque groupe doit, comme dans les exemples donnés ci-dessus, porter un nom ayant un sens en rapport avec le groupe.

Il est parfaitement valide de créer un état par défaut (ou non) qui ne fait que recopier la situation de l’état Base. Il suffit de créer l’état et de ne rien modifier… Cela permet souvent de clarifier les choses. Prenons l’exemple de la Checkbox, la croix est ajoutée dans l’état Base mais est cachée. En revanche cela ne lève pas l’obligation de créer un état Unchecked dans le groupe CheckedStates. Cet état est juste créé mais non modifié puisqu’il reprend l’aspect de l’état Base (croix cachée).

Validation des états

Arrivé ici il faut tester tous les états. Cela peut se faire sous Blend mais il ne faut pas hésiter à créer une fiche de test, y placer le contrôle, et ajouter des boutons, sliders, et autres éléments d’interface pour tester au runtime le changement de chaque état, la cohérence entre les groupes, etc.

Dans certains cas très simples la conception des états visuels peut s’arrêter là. On peut vouloir des transitions franches et immédiates et il n’y a alors plus rien à ajouter.

Dans d’autres cas il s’avère essentiel d’aborder la seconde phase.

Phase des transitions

La version simple consiste à utiliser le réglage par défaut que le VSM propose pour chaque groupe d’états. Dans de nombreux cas cela peut être suffisant. Il suffit alors de définir un temps pour l’ensemble des transitions. Le VSM calculera à l’exécution les animations correspondantes.

La version plus évoluée consiste à utiliser les options du VSM pour chaque état afin de régler les transitions d’entrées et de sorties de celui-ci. Il peut en effet s’avérer nécessaire d’avoir des timings différents selon le sens de la transition et l’état précédent. Par exemple il est courant que les états visuels de type clic souris soient instantanés pour ne pas donner l’impression à l’utilisateur que le logiciel est “mou”, lent à répondre, alors que le relâchement de la souris peut au contraire accepter un temps assez long, donnant une sensation de douceur, d’amorti “luxueux”.

Encore une fois les choses peuvent s’arrêter là. Bien entendu après avoir testé toutes les transitions. N’oubliez pas que Blend 3 propose désormais une option permettant de visualiser en conception l’effet des transitions lorsque le VSM est actif. Cela fonctionne très bien, sauf pour les transitions utilisant des storyboards.

Phase des transitions dynamiques

Justement le troisième niveaux de personnalisation consiste à créer des storyboards au lieu de se contenter des timings réglés dans le VSM. Dans ce cas on créé une animation complète pour la transition en utilisant les fonctions des storyboards (time line, boucle for-ever, autoreverse…).

Pouvant s’utiliser dans les storyboards ou sur les animations par défaut créées par le VSM, les fonctions de ease in et ease out permettent d’ajouter une touche “organique”, plus naturelle, aux animations. Silverlight 3 propose de nombreux modes (comme le rebondissement par exemple) qui, bien utilisés, finissent le visuel et le rende plus “pro”.

Relation avec le code

Il y a toujours eu deux aspects à la création d’un contrôle personnalisé, même sous Win32 avec les MFC ou sous Delphi avec la VCL. La création du visuel d’un côté et celle du code fonctionnel de l’autre. Tout a changé mais pas cette séparation qui s’est, au contraire, renforcée.

Le designer (l’infographiste) conçoit le visuel d’un contrôle, il prévoit comment le contrôle se comportera pour l’utilisateur, comment il s’animera, comment ses différents états seront visualisés.

Pour l’informaticien le point de vue est différent. Il ne doit pas se soucier de l’aspect visuel mais du comportement du contrôle, de sa logique sous-jacente.

Cela implique de prendre en compte tout ce qui peut modifier les états internes du contrôle, la cohérence de la machine logique lors de son fonctionnement. Que les changements d’état soient le fait de l’utilisateur, d’une animation créée par le designer ou de tout autre acteur, peu importe.

Il faut oublier le visuel qui d’ailleurs n’existe pas forcément (la séparation du travail design / codage est telle qu’on peut aujourd’hui commencer un projet par une réflexion purement conceptuelle et graphique avec un designer plutôt que d’écrire le cahier des charges avec un informaticien…).

Repérer les ilots d’états (qui deviendront ou non des groupes d’états dans la partie visuelle), le ou les graphes de changement d’état, vérifier quels sont les graphes d’états interconnectés (et qui forment un groupe ou des sous-groupes) de ceux qui sont totalement indépendants, tout cela est essentiel.

L’initialisation

On retrouve ici une préoccupation déjà évoquée quand nous parlions de la partie visuelle. Pour le designer il s’agissait de ne pas confondre l’état Base avec les états par défaut qu’il faut créer pour chaque groupe d’états.

Côté code il est indispensable que toute nouvelle instance d’un contrôle se “positionne” correctement. Normalement son initialisation comporte d’une façon ou d’une autre des valeurs par défaut. Sous C# il est possible d’atteindre cet objectif de multiples façons : soit par le biais de champs initialisés lors de leur déclaration, soit par le biais de valeurs par défaut mises en place dans les métadonnées des propriétés de dépendance, soit par code dans le constructeur de la classe, soit par code dans le gestionnaire de l’événement Loaded du contrôle (ou de l’une de ses sous-parties), soit encore par code XAML.

Le fait que ces différentes solutions puissent être utilisées simultanément dans un même contrôle n’aide pas forcément à rendre les choses claires… C#, comme tout langage, n’interdit pas le code spaghetti, hélas !

Mais ici en dehors de la pure stylistique, de l’académisme, voire même des bonnes pratiques, c’est aussi la stabilité visuelle qui risque d’être compromise si le contrôle ne s’initialise pas clairement dans une suite d’états bien déterminés (généralement les états par défaut).

Un contrôle a ainsi la charge lors de son initialisation de se positionner sur la case “départ” de son graphe d’états. Cela semble évident mais parfois les portes ouvertes sont celles qui méritent le plus d’être enfoncées. Tout le monde peut voir qu’une porte est fermée. Il faut être très perspicace pour s’apercevoir que l’absence d’un obstacle ne signifie pas qu’il n’y a rien à faire…

Car si rien n’est fait, le contrôle va être frappé d’une sorte de schizophrénie : il peut être doté d’un code qui s’initialise correctement et d’une interface qui en fait tout autant, hélas les deux personnalités existent simultanément et ne se connaissent pas forcément. Les cas de personnalités multiples sont passionnants en psychanalyse (je vous conseille d’ailleurs un excellent vieux livre écrit par une patiente atteinte de ce syndrome : Joan, autobiographie d’une personnalité multiple) et même s’il est plus facile de déboguer un programme qu’un cerveau humain, ce type de désordre du comportement ruine totalement les efforts pour créer une interface riche et cohérente… Alors autant y penser ! Cela signifie dans la pratique que vous devez centraliser l’initialisation logique de votre contrôle (l’ensemble de ses états) et l’initialisation visuelle. Cette dernière s’effectue en général en appelant GotoState avec le paramètre d’animation à false (il s’agit d’une bonne pratique. On évite d’animer les contrôles lorsqu’ils s’initialisent). Ainsi, code et visuel sont initialisés conjointement et sont en phase.

Encore une fois ne prenez pas Base pour un état. Notamment il n’existe aucune transition gérée par le VSM entre Base et les autres états. Si votre contrôle n’est pas volontairement initialisé dans ses états par défaut aucune animation ne sera jouée lors du premier changement car Base vers un état ne génère aucune transition.

Conclusion

La création d’un contrôle est une opération longue et minutieuse car elle doit être réfléchie. Et plutôt deux fois qu’une : à la fois sous l’angle visuel et sous l’angle du code. Ces deux aspects bien séparés aujourd’hui introduisent la nécessité de penser à leur indispensable synchronisation pour garantir la cohérence du contrôle.

Mais avec un peu d’habitude on s’aperçoit bien vite qu’il est mille fois plus facile de créer un nouveau contrôle visuel avec Blend (que cela soit pour Silverlight ou WPF) qu’avec les technologies précédentes. Alors cela vaut bien un peu d’attention au départ !

Bonne conception !

N’oubliez pas que seul Blend (qui hélas n’existe pas en version express gratuite) permet sérieusement de travailler sous Silverlight et WPF. N’hésitez pas à acheter ce complément indispensable ou à vous le faire offrir (après tout, un Blend 3 pour Noël c’est mieux qu’une cravate ou une bague – pas de sexisme sur Dot.Blog! – pensez-y ! )

Et Stay Tuned !

Lequel est le plus foncé sous WPF/Silverlight : Gray ou DarkGray ?

La réponse n'est pas forcément celle que vous pensez !

La taille du cul des vaches 

Rappelez-vous, il y a de de cela plusieurs années circulait sur Internet une histoire (vraie ou fausse peu importe) qui démontrait que le diamètre des fusées de la Nasa dépendait, par une suite invraisemblable de relations de cause à effet, de la taille du cul des vaches au temps des romains. On passait par la taille des charriots dont la largeur dépendait justement de celle du fessier des ces honorables bovins, ce qui imposait une distance entre les roues, elles-même créant des traces au sol qui firent que les premières voitures à cheval, pour emprunter les routes aux ornières profondes tracées par les charrues se devaient de respecter la même distance inter-roue, etc. On en arrivait ainsi au diamètre des fusées qui, pour passer sur les trains, qui devaient passer dans les tunels, dont la taille dépendait etc, etc... Au final un objet ultra technologique et on ne plus moderne se retrouvait à respecter une taille qui dérivait de celle du cul des vaches des romains...

Je n'ai pas pu retrouver cette histoire le Web pour vous mettre la référence, si un lecteur la connaît qu'il soit sympa et qu'il laisse le lien en commentaire...

Une histoire plus vraie qu'on le pense 

Bien entendu je n'ai jamais pu savoir à l'époque s'il s'agissait d'un hoax, d'une véritée romancée ou bien d'une vérité historique. Mais l'histoire que je vais vous raconter aujourd'hui me fait penser, des années plus tard, que cette histoire était probablement vraie...

Je tire librement inspiration d'un billet publié en 2006 par Tim Sneath, ceux qui désirent lire ce billet original (en anglais) n'ont qu'à cliquer ici.

Les couleurs sous WPF / Silverlight

24 bit RGB 

En Xaml il existe plusieurs façons d'exprimer une couleur. Une des options est d'utiliser la notation 24 bits hexadécimale de type RGB (Red/Green/Blue, rouge/vert/bleu) :

<Rectangle Fill="#B2AAFF" Stroke="#10F2DA" ... />  

32 bit ARGB 

Comme WPF et Silverlight savent gérer la transparence via le canal dit Alpha, on peut spécifier une couleur par un code hexadécimal 32 bits dit A-RGB (Alpha / RGB) :

<Line Stroke="#7F006666" ... />

Ce qui donnera une ligne en Cyan à 50% d'opacité.

scRGB

Plus subtile et bien moins connu (et encore moins utilisée) est la notation scRGB qui permet d'exprimer une couleur sous la forme de 4 nombres décimaux de type Single ce qui autorise la représentation d'un gamut ultra large. A quoi cela peut-il servir d'utiliser un système de notation des couleurs qui dépasse de loin les limites du RGB qui va de #000000 à #FFFFFF ? Créer un noir plus noir que le noir ou un blanc plus blanc que blanc, à part si on est on un publiciste en mal d'argument pour une nouvelle lessive, cela semble idiot.

Et pourtant cela ne l'est pas. Il n'y a qu'en matière de lessive que "plus blanc que blanc" est une ânerie (dont Coluche se délecta dans un sketch célèbre). Lorsqu'on parle infographie cela peut avoir un sens très concret : conserver les couleurs originales si celles-ci doivent subir de nombreux traitements, comme par exemple une correction du contraste ou de la Hue (teinte dans le système HSL). En effet, à force de calcul, d'arrondis et d'approximations, votre filtre de correction peut finir par créer des à-plat horribles. En utilisant le système scRGB, le code (qu'il soit C# ou XAML) pourra conserver le maximum d'information sur chaque composante couleur.

Un exemple de notation scRGB :

 <Rectangle Stroke="sc#1, 0.6046357, 0.223508522, 0.182969958" Fill="sc#1, 0.7785599, 1, 0"
      RadiusX="25" RadiusY="25" Width="250" Height="80" StrokeThickness="5" Margin="60" /> 
 

(cela donne un rectangle jaune à bords arrondis bistres).

Les couleurs nommées

Enfin, il est possible d'utiliser des noms pour définir des couleurs.

WPF et Silverlight divergent sur ce point car, économie de code oblige pour le Framework réduit de Silverlight, ce dernier ne contient pas toutes les définitions de couleur de son aîné WPF. Mais le principe reste rigoureusement le même (je vous joint d'ailleurs en fin d'article un code qui définit toutes les couleurs WPF utilisables sous Silverlight).

On peut ainsi utiliser des noms tels que : Green, SteelBlue ou MediumVioletRed. Ce qui donne en XAML :

<Rectangle Stroke="yellow" Fill="red" Width ="50" Height="50" />

Et le cul des vaches ?

C'est là que l'affaire devient croustillante... Attendez la suite pour juger !

Par souci de compatibilité avec HTML et SVG, Microsoft a repris la liste des couleurs définies dans ces standards. Une bonne idée, on a souvent accusé Microsoft de ne pas respecter les standards, ce que j'ai toujours trouvé idiot puisque justement l'innovation vient de ce qui est différent et non de l'uniformisation. Et bien justement, quand les développeurs de chez Microsoft se plient à cette servile obligation, cela donne des choses bien curieuses (à l'insu de leur plein gré comme disait l'idiot pédaleur).

En effet, la liste des couleurs HTML est pleine de bizarreries et d'idiosyncrasies qu'il eut été préférable de corriger. Expurgée de ces annomalies la liste des couleurs HTML aurait pu faire une belle liste pour XAML, mais voilà, compatibilité oblige (en fait rien ne l'obligeait, sauf les habitudes), on se retrouve dans l'un des environnements de développement le plus moderne à trainer des bêtises d'un autre âge ! La fameuse taille du cul des vaches au temps des romains influençant le diamètre des fusées de la Nasa...

Par exemple, le spectre couvert par les couleurs HTML ne respecte pas même une répartition à peu près homogène, ce qui fait qu'on dispose de très nombreuses teintes dans les rouges ou les oranges alors que les verts sont très mal couverts.

Autre exemple, les couleurs ont parfois des noms ésotériques qui montrent à quel point les auteurs originaux n'avaient aucune volonté de rendre l'ensemble compréhensible. En dehors d'un américain pure souche, qui peut bien en Italie, en France ou en Slovénie s'imaginer de quel bleu il s'agit lorsque HTML nous indique un "DodgerBlue" ? La charte couleur des Tshirts d'une équipe d'un sport totalement inconnu (le baseball) chez nous n'évoque rien (les dodgers sont en effet une équipe de baseball de Los Angeles, très connus certes, mais uniquement des américains et des rares amateurs étrangers).

Des origines encore plus lointaines

Mais si cela s'arrêtait là le rapprochement avec la petite histoire sur l'arrière train des vaches pourrait sembler un peu capilotractée. En fait nous sommes exactement dans le même cas. Car les choses ne s'arrêtent pas à HTML. Ces couleurs remontent en réalité aux premières implémentations sous UNIX du système X-Window ! HTML définit 16 couleurs qui sont directement mappées sur les 16 couleurs de la palette EGA. Mais plus loin encore, les premiers browsers comme Mosaic (1992) supportaient aussi les couleurs nommées de X11 ! Malheureusement certaines couleurs HTML avaient des homonymes X11 qui, bien entendu, ne donnait pas exactement la même teinte... par exemple ce vert HTML donnait ce vert sous X11.

Un gris plus foncé que le gris foncé

Et c'est ainsi que de tout ce mélange le Gray HTML fut défini par #808080 alors que le DarkGray est défini par  #A9A9A9, un gris plus clair que le gris...

On en revient à la question posée dans le titre de ce billet. Et vous voyez que la réponse est loin d'être celle qui semble s'imposer en toute logique !

WPF et Silverlight réutilisent cette liste de couleurs qui ne remonte pas aux temps des romains, mais pour l'informatique, l'époque de X11 c'est même pire : de la préhistoire !

Du coup, il semble bien plus intelligent d'utiliser les codes couleurs RGB, ARGB ou scRGB que les couleurs nommées si on ne veut pas obtenir des résultats étranges...

Incroyable non ?

On pourrait tirer milles conclusions de cette petite histoire. Je vous laisse y réfléchir, je préfère ouvrir des portes que d'asséner des jugements définitifs. Poser des questions ou créer le questionnement est souvent bien plus utile que d'apporter des réponses toutes faites.

On peut aussi juste en rire, c'est bon pour la santé :-)

Stay Tuned !

(pour ceux qui ont lu jusque là, le cadeau annoncé : ColorHelper.cs (16,31 kb) )

Silverlight : Contrôle et zone cliquable, astuce...

Une petite astuce toute simple pour aujourd'hui (une fois que l'on connaît la réponse).

Un contrôle très basique pour commencer

Prenons un contrôle, un UserControl carré avec un joli cercle à l'intérieur. Pour que tout cela soit facile à comprendre et à tester, disons que le UserControl fait 200x200 pixels, et que l'ellipse à l'intérieur remplie toute la zone (c'est un cercle donc). Cette ellipse aura un Stroke noir par exemple et une épaisseur de trait de 12. Le LayoutRoot sera un Canvas.

Donc, nous avons : un UserControl de 200x200 contenant un Canvas (toutes les propriétés par défaut), ce Canvas contient une ellipse qui remplit la zone du contrôle, l'ellipse possède un Stroke de 12 en noir. En gros nous avons dessiné un cercle noir sur fond transparent.

"Hou la la ! Mais c'est du super haut niveau tout ça !" ... On ne s'inquiète pas, ça va très vite se compliquer ...

Première petite amélioration : nous allons mettre un curseur personnalisé à notre contrôle. Dans les propriétés du UserControl, propriété Cursor, on choisit Hand, (la main). Et on exécute (F5).

Ca se complique...

Passer la souris au-dessus de votre magnifique contrôle : la main s'affiche bien, mais uniquement lorsque votre souris survole le Stroke du cercle ! Rien à l'intérieur.

Qu'est ce qu'il se passe ?

Pour ce que j'en comprends, tout ce qui n'a pas une brosse n'existe pas. Notre contrôle et le Canvas sous-jacent n'ont pour l'instant aucune couleur de fond (Background). L'ellipse n'a pas de Fill non plus. Tous ces espaces "sans rien" ne sont visiblement pas détectés. Bug ou feature, après tout ça peut être l'un ou l'autre selon le point de vue...

Mais comment régler le problème ?

En fait qu'importe qu'il s'agisse d'un problème ou d'un choix délibéré des concepteurs, nous devons remplir ces "riens" si nous voulons que le curseur de souris (et la zone cliquable du contrôle) apparaisse sur toute la surface.

Mais il est hors de question d'aller placer une brosse, donc une couleur, pour faire ce travail ! On pourrait bien entendu mettre un Background blanc au Canvas, cela règlerait le problème. Mais si nous changeons le fond de notre page, nous allons obtenir un cercle dans un carré blanc sur un fond différent. Une horreur. Quant à s'enliser dans l'erreur pour faire en sorte de trouver une astuce pour que le fond de notre UserControl soit synchro avec celui de son conteneur parent...

Une "fausse" brosse

Il faut remplir notre ellipse pour que le curseur soit visible et que même son espace intérieur soit cliquable. Mais pas avec n'importe quoi. Xaml nous fournit une brosse un peu spéciale, disons une "non brosse", ou une "fausse" brosse puisque visuellement elle ne se voit pas. Il s'agit de la brosse "Transparent".

Dès lors, il suffit d'ajouter dans le code Xaml de notre ellipse Fill="Transparent" et de relancer l'application. Miracle ! Le curseur en forme de main est visible même à l'intérieur de l'ellipse. Et si nous changeons la couleur de fond de la page, comme cette brosse est transparente, on n'y verra que du feu ...

Sous Blend vous pouvez agir directement dans le code Xaml ou bien simplement cliquer sur le carré de binding de la propriété Fill et choisir "custom expression". Tapez "Transparent" (sans les guillemets) dans le champ de saisie et l'affaire est jouée.

Comme quoi, même un UserControl ne contenant qu'un cercle peut déjà soulever des problèmes pas si simples à résoudre. Ca force à l'humilité... :-)

Stay Tuned !

Blend survey : donnez votre avis pour le prochain Blend 4 !

Microsoft prépare déjà la prochaine version de Blend qui, avec la version 3, est déjà un outil d'une grande maturité. Mais on peut toujours faire mieux... Alors au lieu de grogner dans votre coin, dites ce que vous aimez ou pas, proposez ce qui vous semble manquer, bref répondez au sondage lancé par l'équipe Blend : https://connect.microsoft.com/Expression/Survey/Survey.aspx?SurveyID=9391

Attention, ce sondage est assez long (pas énorme mais bien plus que trois cases à cocher) prévoyez un petit quart d'heure, et, of course, totalement en anglais avec pas mal de zones de commentaires qu'il faudra remplir dans la même langue. N'oubliez pas que google traduction est votre ami et qu'il vaut mieux donner votre avis que de vous taire, même si certains commentaires sont traduits par une machine (demandez à un collègue plus anglophone que vous de relire quand même :-) ).

A la clé, un Zune à gagner par tirage au sort. Mais surtout, un Blend 4 plus proche de vos besoins.

Alors exprimez-vous !

Création de jeux et détection de touches clavier multiples sous Silverlight

Silverlight est conçu pour s'intégrer dans une chaîne de développement "sérieuse". Son but est principalement la création de RIA (Rich Internet Application) le plus souvent associées à des applications métier. Il s'agit en fait de porter WPF sur le Web et de faire ainsi converger applications "desktop" et applications Web de façon transparente. Mais Silverlight est aussi un merveilleux outil pour écrire des jeux en ligne (ou même desktop grâce à la fonction Out-Of-Browser). Plus loin, et j'en parle souvent, les techniques visuelles du jeu ne sont pas à négliger pour créer des applications professionnelles disposant d'interfaces innovantes.

Raison de plus pour se pencher sur la question. Dans les jours passés je vous ai parlé de la gestion du son (notamment en vous proposant un petit composant capable de rendre possible la synchronisation son/animation - AnimatableSoundPlayer. Ou comment synchroniser du son sur une animation Silverlight et Animations, Sons, Synchronisation, Ease in/out sous Blend), aujourd'hui je vais aborder la gestion du clavier. Pour ce qui est de la boucle de jeu, je vous renvoie à mon billet exposant l'exemple de la neige qui tombe (« Il neige » ou les boucles d’animation, les fps et les sprites sous Silverlight ).

D'abord un petit exemple live. Une fois que vous aurez cliqué sur le rectangle "click here to start" vous pourrez déplacer le carré rouge et changer sa taille. Les déplacements se font à l'aide des 4 flèches de direction. Pour agrandir l'objet on utilise la combinaison de touche Shift-KeyUp (et Shift-KeyDown pour diminuer la taille). La touche Ctrl est un accélérateur pour les mouvements. Ctrl-KeyUp/Down/Left/Right permet donc d'aller plus vite. Ce qui est intéressant dans cet exemple est bien entendu la détection des appuis simultanés sur les touches et la gestion de ceux-ci. Jouer deux secondes et on y revient :

[silverlight:source=/SLSamples/KeyTrapper/KeyTrapper.xap;width=400;height=400]

Tout le problème ici est donc de détecter plusieurs touches appuyées en même temps. Silverlight propose une gestion de clavier très simple : les événements KeyDown et KeyUp. Avec ça il faut se débrouiller.

Pour une gestion de déplacement rudimentaire (les 4 directions par les 4 flèches) cela pourrait parfaitement convenir. Mais comment gérer les déplacements en diagonal (KeyUp+KeyLeft par exemple) ou pire des choses du genre Shift-Ctrl-KeyUp/Barre d'espace ? Il faudrait se rappeler dans l'événement KeyDown si l'une ou l'autre des touches a été enfoncée et si elle est toujours Down... De plus aucune assurance de l'ordre dans lequel les touches vont arriver (la simultanéité n'existe pas du point de vue du pilote clavier, une touche est forcément avant l'autre).

Bref cela semble d'un seul coup se compliquer énormément !

Oui et non. Oui puisque la solution n'est pas directe, non parceque celle-ci n'est pas si compliquée à trouver.

La classe KeyLogger

Ne cherchez pas dans l'aide du Framework Silverlight, cette classe n'existe pas :-) Il s'agit justement de la classe que je vous propose aujourd'hui de créer pour gérer le petit problème des touches simultanées.

Problématique

On doit pouvoir à tout moment dans la boucle principale du jeu tester si certaines combinaisons de touches sont actives ou non. On doit aussi pouvoir tester l'appui sur une seule touche.

Solution

Il n'y a pas de miracle, pour savoir si une ou dix touches sont appuyées il faut se souvenir de toutes les touches ayant reçu un KeyDown et pas encore de KeyUp. Se souvenir, en informatique, cela signifie stocker des données. C'est bien ce que nous allons faire en créant un tableau dont les éléments seront des booléens et dont l'index sera la valeur de l'énumération Key (classe du Framework listant les touches accessibles du clavier). Ne reste plus qu'à gérer nous-mêmes les KeyUp et KeyDown pour mettre à vrai/faux les cases correspondantes dans le tableau. Pour tester une combinaison de touches (ou une touche) il suffit alors d'interroger le tableau pour savoir si les touches que nous voulons tester sont toutes à true.

Le code

Une fois le problème et la solution posés, il ne reste plus qu'à coder. Plutôt que d'alourdir ce post, je vous renvoie au code source du projet téléchargeable en fin de billet. Ouvrez-le sous Blend ou Visual Studio, vous comprendrez rapidement comment il fonctionne.

Le UserControl principal de l'application exemple commence par créer une instance du KeyLogger et l'attache à lui-même. On pourrait fort bien attacher un KeyLogger différent à différentes zones écran, ici nous optons pour un seul gestionnaire centralisé.

La détection du clavier ne marche que si le contrôle a le focus. Donner par défaut celui-ci au UserControl n'est pas forcément évident, je n'ai pas trouvé de solution qui marche systématiquement. D'où la petite astuce du bouton de démarrage : en cliquant dessus je lance l'animation qui le fait disparaître et qui diminue l'opacité des instructions mais surtout j'en profite de réclamer le focus. Cette technique a l'avantage de fonctionner à tous les coups.

Conclusion

Remplacer le rectangle rouge par une petite fusée, ajoutez des blocs rocheux, détectez la barre d'espace pour tirer, utilisez la gestion de sprites pour animer les tirs de laser, agrémentez d'une gestion de collision, complétez par une gestion de l'inertie des mouvements... et vous aurez une réplique de Asteroid ! Yaka. :-)

Déplacer des objets ou contrôler des animations via le clavier est l'une des bases de la création de jeux. Avec l'exemple de la neige qui tombe nous avions déjà vu la gestion des sprites, vous disposez maintenant des briques pour commencer à réfléchir à des petits jeux sympas (éviter la cent-millième version de Asteroid ou de Space Invader bien entendu :-) )!

Amusez-vous bien, et .... Stay Tuned !

Code source du projet de la classe KeyLogger : KeyTrapper.zip (78,30 kb)