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MVVM, Unity, Prism, Inversion of Control…

Dans la série, presque culte, que je diffuse régulièrement et dont le titre serait “comment ne pas passer pour un idiot à la machine à café” la belle brochette de termes que je vous propose aujourd’hui a de quoi plonger le non initié dans une profonde perplexité ! Tous ces termes sont plus ou moins liés entre eux, les uns renvoyant aux autres ou les autres utilisant les uns. MVVM ou plutôt M-V-VM “Ah oui ! avec les tirets on comprend tout de suite mieux !” (Jean Sérien, lecteur assidu). Model-View-ViewModel. Ca bégaye un peu mais c’est pourtant ça. En réalité vous connaissez certainement le principe qui vient de M-V-C, Model-View-Controler, Modèle-Vue-Contrôleur. Une stratégie de développement visant à découpler le plus possible les données de leurs représentations. Sinon je vous laisse vous faire une idée, depuis dix ans au moins le Web est plein de pages présentant cette approche. Le billet du jour n’est pas d’aller dans les détails, juste de planter le décor avant d’aller plus loin dans d’autres billets. Alors pourquoi MVVM plutôt que MVC ? C’est en tout cas le premier terme qui devient de plus en plus à la mode dans le monde WPF / Silverlight. Une réponse un peu courte je l’avoue… Mais même Prism (j’en parle plus loin) dans sa version 2 et qui, entre autres choses, présente cette stratégie ne l’évoque pas sous ce nom mais sous diverses autres formes. Autant dire que terminologiquement parlant, savoir ce que veut dire MVVM est un must de l’instant ! Donc M-V-VM est un modèle de développement, une façon de structurer l’écriture du code dont le but ultime est de séparer le Modèle (les données) des Vues (l’IHM ou l’UI), le tout en passant par un intermédiaire, le contrôleur qui s’appelle dans cette variante ViewModel (et pour lequel je ne trouve pas de traduction vraiment limpide). La vraie question, légitime est : ce changement d’appellation cache-t-il un changement de rôle ? Les puristes vous diront bien entendu que oui, sinon ils n’auraient pas inventé un nouveau nom… Les pragmatiques dont je suis vous diront que lorsqu’on veut relancer un produit un peu trop connu mais toujours valable, on change son nom ce qui permet de communiquer à nouveau dessus plus facilement… Les méthodologistes sont des futés… Certains vont jusqu’à parler de parenté avec la pattern Presentation-Model, un peu comme d’autres vous expliquent que C# vient de C++ plutôt que de dire qu’il vient de Delphi. S’inventer des origines plus ou moins nobles (ou du moins qui le paraissent) est un jeu finalement très humain qui nous intéresse que peu ici. Mais pour être totalement juste j’ajouterais qu’il y a en fait une véritable évolution de point de vue entre M-V-C, dont on parlait déjà du temps de Delphi Win32 et C++, et M-V-VM qu’on applique à WPF ou Silverlight. Par force le temps passe, les outils se sophistiquent et les pensées s’aiguisent. Donc, bien sûr, il y a quelques variations entre ce qu’on entendait par “contrôleur” dans MVC et ce qu’on entend par ViewModel dans MVVM. Mais, à mon sens, cela est mineur. D’ailleurs de nombreux forums proposent des threads à rallonge où des tas d’experts (autoproclamés) se déchirent sur ces nuances. Dépassons ces débats stériles. Pourquoi MVVM est-il en train de s’imposer sous WPF / Silverlight ? Simplement parce que “out-of-the-box” Visual Studio et Blend ne permettent pas directement de vraiment séparer le travail entre les développeurs et les designers. Volonté pourtant clairement affichée de ces produits. Les outils eux-mêmes mélangent un peu des deux compétences (un peu plus de design dans Blend, un peu plus de développement dans VS). Mais lorsqu’il faut écrire de vraies applications avec WPF ou Silverlight et qu’on a de vraies équipes à gérer, c’est à dire des informaticiens d’un côté et un ou plusieurs infographistes de l’autre, il faut bien convenir que sans une approche appropriée ça coince. Non pas que techniquement les outils (Blend, VS) ne sont pas à la hauteur, ni même que les langages (Xaml, C#, VB) ne sont pas bien étudiés. Au contraire. La faille est ici humaine et méthodologique. En réalité tous les outils du monde, aussi bien faits soient-ils, ne peuvent permettre aux informaticiens l’économie d’une méthodologie bien pensée… Ce que Microsoft propose avec WPF / Silverlight, Xaml et le Framework .NET est très nouveau et il faut du temps pour maîtriser ces outils qui évoluent beaucoup en peu de temps. Dégager des stratégies de développement pertinentes est plus long que de créer un nouveau compilateur. Or, si on regarde une fenêtre WPF ou une page Silverlight, on voit immédiatement qu’il existe du code-behind joint au fichier Xaml selon un modèle vieux de 15 ans (le couple de fichiers DFM/PAS des TForm de Delphi 1 en 1995 par exemple). La tentation est alors bien grande de coder l’action d’un click sur un bouton directement dans ce code puisqu’il est là pour ça ! Si c’est autorisé, c’est utilisé. Et malgré une séparation forte du code métier (ce qui suppose d’avoir fait cet effort) on se retrouve au final avec une interface qui contient du code qui en appelle d’autres (le code métier ou les données) voire pire, qui contient des petits bouts de traitement ! Autant dire que certains codes Silverlight ou WPF que j’ai audités récemment ressemblent comme deux gouttes d’eau au code spaghetti Delphi que j’ai audité dans les 15 dernières années… La vie n’est qu’un éternellement recommencement disent certains. Je n’ai pas cette vision nihiliste de l’existence, mais en informatique, hélas, cela se confirme ! Vade Retro, Satana ! En dehors de l’imbroglio qui résulte de cette situation, le code final de l’application est donc difficilement maintenable, intestable de façon cloisonnée (donc obligeant à des tests depuis l’interface par des testeurs ou des outils simulant un humain qui clique sur les boutons) et, comble du comble, il est en réalité presque impossible de séparer proprement le travail des informaticiens et des designers ! L’enfer brûlant s’ouvre alors sous les pieds des infortunés développeurs qui croyaient pourtant avoir “tout fait comme il faut”. Bad luck. On est loin du compte. M-V-VM permet ainsi de régler plusieurs problèmes d’un coup : meilleure maintenabilité du code, vraie séparation entre code et interface, tests unitaires du code possibles sans même qu’il existe encore d’interface (ou totalement indépendamment de celle-ci), et enfin vraie séparation entre infographistes et informaticiens. En pratique le fichier de code-behind ne sert plus à rien et reste vide. Les Vues (interface utilisateur) utilisent leur DataContext pour se lier à une instance du ViewModel qui lui sait utiliser le Model (les données). Grâce à cette notion de DataContext et au puissant Data Binding de Xaml on peut mettre en place une séparation bien nette avec, au final, peu de code en plus. Reste le problème des événements de l’UI comme le simple clic sur un bouton. Comment le programmer sans code-behind ? Sous WPF la réponse est simple puisqu’il existe une gestion des commandes complète (le CommandManager et d’autres classes). L’interface ICommand est la base de ce mécanisme, les contrôles qui ont des propriétés de ce type peuvent donc être bindées au code des actions se trouvant alors placé dans le ViewModel, comme n’importe quelle autre propriété peut être liée via le binding. Ce modèle est d’une grande élégance il faut l’avouer. J’aime plaisanter et je joke souvent dans mes billets, mais il ne faudrait pas croire que je passerais du temps à écrire un long billet sur un sujet futile ou une simple réinvention stérile de vieux procédés. M-V-VM est “la” façon de coder proprement sous WPF et Silverlight. Il n’y en a pas d’autres (d’aussi abouties pour l’instant en tout cas). Tout le reste ne peut que créer du code spaghetti. Cela peut choquer, vous paraître extrême dit comme ça, mais pourtant c’est la vérité… C’est pourquoi je vous proposerais bientôt un autre billet abordant par l’exemple la stratégie M-V-VM. Mais pour l’instant revenons deux secondes sur cette fameuse gestion des commandes de WPF. Et Silverlight ? Hélas malgré l’enthousiasme que vous me connaissez pour ce dernier et sa convergence avec WPF, il faut reconnaître que cette dernière n’est pas terminée. On le dit souvent, Silverlight est un sous ensemble de WPF, même si ce n’est plus tout à fait vrai. On avance aussi que le plugin est trop petit pour contenir tout ce qui fait WPF. C’est vrai. Mais comme je le disais dans un autre billet, avec une installation personnalisée du Framework ce dernier peut tenir dans 30 Mo. C’est bien plus gros que le plugin SL actuel. Mais j’ai joué pas plus tard qu’hier avec une application écrite en Adobe Air, et justement le download de Air fait environ 30 Mo. Pour un résultat tellement navrant que j’ai tout désintallé d’ailleurs. Alors d’ici quelques versions de SL, peut-être Microsoft (et les utilisateurs) accepteront-ils l’idée qu’un produit aussi bien ficelé puisse justifier les 10 ou 20 Mo de plus à télécharger (une fois) pour avoir enfin un équivalent absolu de WPF… Mais ce n’est pas encore le cas, force est de le constater. Donc Silverlight pour le moment propose ICommand, l’interface, mais pas tout le reste qui fait la gestion des commandes sous WPF. De fait, dans Silverlight il faut ajouter un peu de code pour recréer cette dernière. C’est le but d’un petit framework comme “MVVM Light” qui se base sur les principes édictés dans Prism. Mais on peut inventer d’autres solutions. Donc pour faire du M-V-VM avec WPF, tout est dans la boîte, avec Silverlight il faut ajouter une simulation, même minimaliste, de la gestion des commandes afin que ces dernières puissent être intégrées au ViewModel et que la Vue puisse être liée aux actions du ViewModel par un binding sur des propriétés de type ICommand. Prism 2 Cela nous amène à évoquer Prism “patterns and practices : Composite WPF and Silverlight”. Il s’agit d’une réflexion méthodologique dont les fruits se présentent sous la forme de conseils et d’applications exemples. Prism couvre de nombreux champs et propose des solutions élégantes. Cela ne serait pas fairplay d’en parler en quelques lignes, c’est un travail d’une grande qualité qui ne se résume pas en trois phrases. Je vous conseille vivement sa lecture, rien ne peut remplacer cet investissement personnel. Mais puisqu’aujourd’hui le but est de planter le décors, il aurait été tout aussi impardonnable de “zapper” Prism, surtout que certaines solutions permettant d’implémenter M-V-VM sous Silverlight y sont présentées. Je reviendrai certainement un jour sur Prism, c’est d’une telle richesse que j’ai vraiment envie de vous en parler plus. Prism est incontournable, mais ne peut se résumer dans un billet. Si je trouve le moyen d’un tel tour de force alors je vous en reparlerai en détails. Mais le meilleur conseil c’est encore que vous le lisiez vous-mêmes… Unity Application Block Unity est un framework Microsoft qu’on trouve dans la série “patterns & practices”. Une mine d’or de la méthodologie sous .NET d’où provient aussi Prism dont je parlais ci-dessus. Il faut noter que MS fait d’immenses efforts pour ouvrir la réflexion sur les méthodologies tout en tentant le tour de force de rendre ces cogitations tangibles. Lorsqu’on connaît un peu les méthodologistes pour les avoir fréquentés, toujours perdus dans leurs hautes sphères et rebutant à se “salir” les mains avec du code, on imagine à quel point l’effort de Microsoft est louable et tellement remarquable que cela mérite d’insister un peu sur la valeur de patterns & practices. Ainsi, Unity, tout comme Prism, ne se contente pas d’être un gros pavé d’explications qui seraient réservées à une certaine élite. Unity se sont bien entendu des explications mais aussi du code qui permet d’ajouter l’action à la réflexion. Du bon code même. Des librairies utilisables pour simplifier le développement d’applications qui se conforment aux best practices. Je n’irais pas jusqu’à dire que les travaux présentés dans patterns & practices sont d’abord aisés, les cogitations méthodologiques réclament toujours un minimum d’attention, mais la volonté assumée de joindre la pratique et l’usage à la réflexion rend tout cela accessible à qui se donne un peu de temps pour lire et expérimenter. Pour ce qui est de Unity, ce bloc se concentre sur la conception d’un conteneur “léger” et extensible permettant de faire de l’injection de dépendances (dependency injection). De quoi s’agit-il ? Comme indiqué en introduction de ce billet, tout ce dont je vous parle aujourd’hui tourne autour des mêmes besoins, de concepts proches ou qui se font écho les uns aux autres. L’injection de dépendances est une réponse à une série de problèmes qui se posent lorsqu’on désire séparer proprement des blocs de code tout en évitant de construire une “usine à gaz”. Séparation de code, M-V-VM, Prism, ce sont autant de caméras placées autour d’une même scène. Des angles de vue différents, des manières d’entrer dans le sujet différentes, mais au final un but qui, s’il n’est pas commun, vise une même finalité. La conception d’applications souples, maintenables et extensibles. Grâce à Unity vous disposez à la fois d’explications claires et d’une librairie permettant de gérer convenablement les injections de dépendances. Encore une terminologie “savante” pour des choses finalement pas si compliquées que cela. Mais pour en rajouter une couche disons que l’injection de dépendances n’est qu’une façon de gérer l’ “inversion de contrôle”. Inversion of Control “Pitié ! Arrêtez-le !” (Jean Peuplus, lecteur parisien) On peut comprendre ce lecteur. Une telle avalanche ne risque-t-elle pas de tout emporter sur son passage, au risque de rendre ce billet contre-productif ? La question mérite d’être posée, mais je fais le pari que vous tiendrez jusqu’au bout (qui est proche je vous rassure). Le problème à résoudre Pour info : j’utilise ci-après des parties de la documentation de Prism version octobre 2009 Vous avez une classe dont le fonctionnement dépend de services ou de composants dont les implémentations réelles sont spécifiées lors du design de l’application. Les problèmes suivants se posent Pour remplacer ou mettre à jour les dépendances vous devez faire des changements dans le code de la classe (classe A dans le schéma ci-dessus) Les implémentations des services doivent exister et être disponibles à la compilation de la classe La classe est difficile à tester de façon isolée car elle a des références “en dur” vers les services. Cela signifie que ces dépendances ne peuvent être remplacées par des mocks ou des stubs (maquette d’interface ou squelette non fonctionnel de code). La classe contient du code répétitif pour créer, localiser et gérer ses dépendances. Les conditions qui forcent à utiliser la pattern d’inversion de contrôle Vous voulez découpler vos classes de leurs dépendances de telle façon à ce que ces dernières puissent être remplacées ou mises à jour avec le minimum de changement dans votre code, voire aucune modification. Vous désirez construire vos classes de telle façon à ce qu’elles puissent dépendre d’implémentations inconnues ou indisponibles lors de la compilation. Vous voulez pouvoir tester vos classes de façon isolée, sans faire usage des dépendances. Vous voulez découpler la responsabilité de la localisation et de la gestion des dépendances de vos classes. La solution Il faut déléguer la fonction qui sélectionne le type de l’implémentation concrète des classes de services (les dépendances) à un composant ou une source externe à votre code. Les implémentations Il y a plusieurs façons d’implémenter la pattern d’inversion de contrôle. Prism en utilise deux qui sont l’Injection de dépendances (Dependency Injection) et le Localisateur de service (Service Locator).   Injection de dépendances L'injection de dépendances est un mécanisme qui permet d'implanter le principe de l'Inversion de contrôle. Il consiste à créer dynamiquement (injecter) les dépendances entre les différentes classes en s'appuyant généralement sur une description (fichier de configuration). Ainsi les dépendances entre composants logiciels ne sont plus exprimée dans le code de manière statique mais déterminées dynamiquement à l'exécution. Le localisateur de services Le localisateur de services est un mécanisme qui recense les dépendances (les services) et qui encapsule la logique permettant de les retrouver. Le localisateur de services n’instancie pas les services, il ne fait que les trouver, généralement à partir d’une clé (qui éviter les références aux classes réelles et permet ainsi de modifier les implémentations réelles). Le localisateur de services propose un procédé d’enregistrement qui liste les services disponibles ainsi qu’un service de recherche utilisé par les classes devant utiliser les dépendances et qui se chargent de les instancier. Exemples Même si les choses sont certainement plus claires maintenant (je l’espère en tout cas) il est certain que des exemples de code aideraient à visualiser tout cela. J’en ai bien conscience et j’ai prévu d’illustrer concrètement les principes expliqués dans ce billet. Toutefois en raison de la longueur de chaque exemple (nous parlons ici de techniques de découplement donc de nombreux fichiers et projets pour un seul exemple) il ne me semble pas raisonnable d’aller plus loin immédiatement. Laissons ce billet se terminer, et toutes ces notions tourner dans vos têtes avant de les appliquer ! Conclusion Une terminologie ésotérique ne cache pas forcément des choses complexes. Le but de ce billet était de vous donner quelques clés pour mieux comprendre un ensemble de notions différentes mais participant toutes à une même finalité. J’aborderai des exemples sous Silverlight très bientôt. Donc pour en savoir plus : Stay Tuned !

Visual NDepend un outil d'analyse de code original et puissant

A partir d'une certaine taille le code d'une application devient difficile à maintenir même s'il est bien conçu. De même, la maintenance évolutive oblige souvent à mettre les mains dans un code écrit par d'autres (si ce code est assez ancien, on peut s'y perdre même en en étant l'auteur d'ailleurs !). Auditer un code est ainsi un besoin fréquent dans le travail de tous les jours d'un développeur. Si on effectue des missions d'audit ce besoin devient alors impérieux car il est nécessaire d'entrer rapidement dans un code "étranger" et toujours complexe (je n'ai jamais été appelé en audit pour des logiciels de 20 lignes...). Les outils d'analyse de code sont ainsi des compagnons indispensables. Hélas ils ne sont pas si nombreux que ça et comme tout ce qui touche la qualité, ils sont un peu "oubliés". Je voulais ainsi vous présenter un excellent outil : Visual NDepend. NDepend est puissant, il permet de construire et visualiser des comparaisons, d'auditer la qualité du code, et surtout de mieux visualiser la structure d'une application. Le tout quantitavement (métriques), qualitativement (l'information est pertinente) et graphiquement (le logiciel propose de nombreux diagrammes et schémas permettant de visualiser ce qui est invisible en lisant le code source : structures, dépendances, ...). NDepend ne se limite pas seulement à l'audit de code, c'est aussi un excellent outil de refactoring. On notera aussi, côté puissance, l'intégration d'un langage d'interrogation, le CQL (Code Query Language), permettant à la façon de SQL de "questionner" un projet et son code comme s'il s'agissait d'une base de données. La comparaison s'arrête là avec SQL car CQL "comprend" le code alors que SQL ne comprend pas le sens des données qu'il manipule. Cette grande différence confère à NDepend une très grande souplesse et beaucoup d'intelligence. Par exemple il est très simple de faire des requêtes du type "montre moi toutes les méthodes privées dont le nombre de lignes de code est supérieur à 20", très utile pour repérer rapidement dans un projet les lourdeurs ou la nécessité de refactoring. Une telle interrogation se formule en la requête CQL suivante "SELECT METHODS WHERE NbLinesOfCode > 20 AND IsPrivate". On peut bien entendu créer des requêtes plus sophistiquées comme rechercher toutes les types qui sont une définition de classe et qui implémentent telle ou telle autre interface ! NDepend est ainsi un outil de grande qualité dont on ne peut que conseiller l'utilisation. Réalisé par Patrick Smacchia, un acteur connu de la scène .NET et Microsoft MVP C#, NDepend est vendu 299 euros en licence 1 utilisateur, c'est à dire pas grand chose au regard des immenses services qu'il peut rendre. Il y a beaucoup de choses à dire sur cet outil et surtout à voir. Le mieux si vous êtes intéressés est de vous rendre sur le site du logiciel www.ndepend.com où vous pourrez visionner de nombreuses petites vidéos qui vaudront mieux que de longs discours. Bon refactoring !  

Contourner le problème de l'appel d'une méthode virtuelle dans un constructeur

Ce problème est source de bogues bien sournois. J'ai déjà eu l'occasion de vous en parler dans un billet cet été (Appel d'un membre virtuel dans le constructeur ou "quand C# devient vicieux". A lire absolument...), la conclusion était qu'il ne faut tout simplement pas utiliser cette construction dangereuse. Je proposais alors de déplacer toutes les initialisations dans le constructeur de la classe parent, mais bien entendu cela n'est pas applicable tout le temps (sinon à quoi servirait l'héritage). Dès lors comment proposer une méthode fiable et systématique pour contourner le problème proprement ? Rappel Je renvoie le lecteur au billet que j'évoque en introduction pour éviter de me répéter, le problème posé y est clairement démontré. Pour les paresseux du clic, voici en gros le résumé de la situation : L'appel d'une méthode virtuelle dans le constructeur d'une classe est fortement déconseillé. La raison : lorsque qu'une instance d'une classe dérivée est créée elle commence par appeler le constructeur de son parent (et ainsi de suite en cascade remontante). Si ce constructeur parent appelle une méthode virtuelle overridée dans la classe enfant, le problème est que l'instance enfant elle-même n'est pas encore initialisée, l'initialisation se trouvant encore dans le code du constructeur parent. Et cela, comme vous pouvez l'imaginer, ça sent le bug ! Une première solution La seule et unique solution propre est donc de s'interdire d'appeler des méthodes virtuelles dans un constructeur. Et je serai même plus extrémiste : il faut s'interdire d'appeler toute méthode dans le constructeur d'une classe, tout simplement parce qu'une méthode non virtuelle, allez savoir, peut, au gréé des changements d'un code, devenir virtuelle un jour. Ce n'est pas quelque chose de souhaitable d'un pur point de vue méthodologique, mais nous savons tous qu'entre la théorie et la pratique il y a un monde... Tout cela est bien joli mais s'il y a des appels à des méthodes c'est qu'elles servent à quelque chose, s'en passer totalement semble pour le coup tellement extrême qu'on se demande si ça vaut encore le coup de développper ! Bien entendu il existe une façon de contourner le problème : il suffit de créer une méthode publique "Init()" qui elle peut faire ce qu'elle veut. Charge à celui qui créé l'instance d'appeler dans la foulée cette dernière pour compléter l'initialisation de l'objet. Le code suivant montre une telle construction : // Classe Parent public class Parent2 { public Parent2(int valeur) { // MethodeVirtuelle(); }   public virtual void Init() { MethodeVirtuelle(); }   public virtual void MethodeVirtuelle() { } }   // Classe dérivée public class Enfant2 : Parent2 { private int val;   public Enfant2(int valeur) : base(valeur) { val = valeur; }   public override void MethodeVirtuelle() { Console.WriteLine("Classe Enfant2. champ val = " + val); } } La méthode virtuelle est appelée dans Init() et le constructeur de la classe de base n'appelle plus aucune méthode. C'est bien. Mais cela complique un peu l'utilisation des classes. En effet, désormais, pour créer une instance de la classe Enfant2 il faut procéder comme suit : // Méthode 2 : avec init séparé var enfant2 = new Enfant2(10); enfant2.Init(); // affichera 10 Et là, même si nous avons réglé un problème de conception essentiel, côté pratique nous sommes loin du compte ! Le pire c'est bien entendu que nous obligeons les utilisateurs de la classe Enfant2 à "penser à appeler Init()". Ce n'est pas tant l'appel à Init() qui est gênant que le fait qu'il faut penser à le faire ... Et nous savons tous que plus il y a de détails de ce genre à se souvenir pour faire marcher un code, plus le risque de bug augmente. Conceptuellement, c'est propre, au niveau design c'est à fuir... Faut-il donc choisir entre peste et choléra sans aucun espoir de se sortir de cette triste alternative ? Non. Nous pouvons faire un peu mieux et rendre tout cela transparent notamment en transférant à la classe enfant la responsabilité de s'initialiser correctement sans que l'utilisateur de cette classe ne soit obligé de penser à quoi que ce soit. La méthode de la Factory Il faut absolument utiliser la méthode de l'init séparé, cela est incontournable. Mais il faut tout aussi fermement éviter de rendre l'utilisation de la classe source de bugs. Voici nos contraintes, il va falloir faire avec. La solution consiste à modifier légèrement l'approche. Nous allons fournir une méthode de classe (méthode statique) permettant de créer des instances de la classe Enfant2, charge à cette méthode appartenant à Enfant2 de faire l'intialisation correctement. Et pour éviter toute "bavure" nous allons cacher le constructeur de Enfant2. Dès lors nous aurons mis en place une Factory (très simple) capable de fabriquer des instances de Enfant2 correctement initialisées, en une seule opération et dans le respect du non appel des méthodes virtuelles dans les constructeurs... ouf ! C'est cette solution que montre le code qui suit (Parent3 et Enfant3 étant les nouvelles classes) : // Classe Parent public class Parent3 { public Parent3(int valeur) { // MethodeVirtuelle(); }   public virtual void Init() { MethodeVirtuelle(); }   public virtual void MethodeVirtuelle() { } }   // Classe dérivée public class Enfant3 : Parent3 { private int val;   public static Enfant3 CreerInstance(int valeur) { var enfant3 = new Enfant3(valeur); enfant3.Init(); return enfant3; }   protected Enfant3(int valeur) : base(valeur) { val = valeur; }   public override void MethodeVirtuelle() { Console.WriteLine("Classe Enfant3. champ val = " + val); } } La création d'une instance de Enfant3 s'effectue dès lors comme suit : var enfant3 = Enfant3.CreerInstance(10); C'est simple, sans risque d'erreur (impossible de créer une instance autrement), et nous respectons l'interdiction des appels virtuels dans le constructeur sans nous priver des méthodes virtuelles lors de l'initialisation d'un objet. De plus la responsabilité de la totalité de l'action est transférée à la classe enfant ce qui centralise toute la connaissance de cette dernière en un seul point. Dans une grosse librairie de code on peut se permettre de déconnecter la Factory des classes en proposant directement une ou plusieurs abstraites qui sont les seuls points d'accès pour créer des instances. Toutefois je vous conseille de laisser malgré tout les Factory "locales" dans chaque classe. Cela évite d'éparpiller le code et si un jour une classe enfant est modifiée au point que son initialisation le soit aussi, il n'y aura pas à penser à faire des vérifications dans le code de la Factory séparée. De fait une Factory centrale ne peut être vue que comme un moyen de regrouper les Factories locales, sans pour autant se passer de ces dernières ou en modifier le rôle. Conclusion Peut-on aller encore plus loin ? Peut-on procéder d'une autre façon pour satisfaire toutes les exigences de la situation ? Je ne doute pas qu'une autre voie puisse exister, pourquoi pas plus élégante. Encore faut-il la découvrir. C'est comme en montagne, une fois qu'une voie a été découverte pour atteindre le sommet plus facilement ça semble une évidence, mais combien ont du renoncer au sommet avant que le découvreur de la fameuse voie ne trace le chemin ? Saurez-vous être ce premier de cordée génial et découvrir une voie alternative à la solution de la Factory ? Si tel est le cas, n'oubliez pas de laisser un commentaire ! Dans tous les cas : Stay Tuned ! Et pour jouer avec le code, le projet de test VS 2008 : VirtualInCtor.zip (5,99 kb)