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Cross-plateforme : Android - Part 1

[new:15/05/2013]Le développement cross-plateforme dont j’ai déjà développé ici de nombreux aspects sous-entend aujourd’hui en toute logique de savoir utiliser l’OS Android. Malgré les passerelles (Xamarin, MvvmCross) il reste tout de même à comprendre “comment ça marche Android ?” et surtout de comprendre “pourquoi Android ?”

Des passerelles et des OS

Xamarin 2.0 avec son environnement de développement autonome lui-même cross-plateforme doublé de son intégration à Visual Studio est un outil fantastique pour aborder en toute sérénité les OS mobiles que sont iOS et Android. Mais cela ne fait pas tout…

D’autant que lorsqu’on parle de cross-plateforme sur un blog orienté Microsoft cela laisse supposer qu’on devra se débrouiller pour faire fonctionner avec le maximum de code commun des applications qui tourneront à la fois sur des environnements Microsoft et des environnements de type Apple ou Google.

Pour se faire nous disposons d’un autre outil extraordinaire, MvvmCross que j’ai déjà présenté très longuement (voir “Stratégie de développement Cross-Plateforme” en 3 partie.).

Mais tout cet outillage ne fait pas tout. MonoTouch et MonoDroid (Xamarin 2.0) et MvvmCross ne sont que des passerelles, des facilitateurs. Il faut nécessairement comprendre les OS ciblés pour faire de vrais développement cross-plateforme.

La partie Microsoft pose certainement à mes lecteurs moins de soucis que la partie Apple ou Google… Donc je m’attarderai plutôt sur ces derniers que sur le fonctionnement de WPF ou WinRT.

Plus exactement je vais vous parler d’Android.

Cross-Plateforme: J’entends par ce terme deux types très différents de développement. Le premier est celui auquel tout le monde pense, faire tourner la même application basée sur un même code sur plusieurs OS. Une application de gestion de rendez-vous qui tourne à l’identique sur IPhone et Windows Phone en réutilisant une code de base identique est un exemple de ce modèle cross-plateforme. Mais j’entends par ce terme aussi une autre forme de développement, plus hybride, plus proche souvent de la réalité : une même application dont différentes parties tournent sur différents OS. Une application de gestion de rendez-vous peut offrir la gestion multi-agenda, des impressions, des statistiques dans sa version PC, et elle peut être complétée par une version Android sur smartphone, pour chaque agenda de chaque utilisateur, et par une version tablette IPad pour le chef de service qui surveille le remplissage des agendas par exemple. C’est la même application avec des fonctions communes et d’autres spécifiques. Elle utilise une partie de code commun et des ajouts particuliers selon le support, le type d’utilisateur et d’OS cible. Cela aussi c’est du cross-plateforme. Et c’est à mon avis le véritable avenir d’un mix intelligent entre tous les form factors car aucun ne supprimera réellement les autres, tous devront travailler ensemble pour offrir plus de services mieux adaptés à chaque cas d’utilisation. Ce sont donc bien ici ces deux aspects très différents du développement cross-plateforme que j’évoque quand j’utilise ce terme.

Pourquoi Android ?

Si Windows a été, et restera encore longtemps incontournable dans le monde de l’entreprise pour ses OS serveurs, sa base de données, et ses OS de bureau il s’avère qu’aujourd’hui Android occupe une même position sur tout le reste, à savoir les smartphones et les tablettes. Apple est l’éternel chalenger. D’abord face à Microsoft à l’époque “Mac ou PC ?”, match gagné par le couple IBM/Microsoft, et aujourd’hui face à Google dans le match “iOS ou Android”, match désormais gagné par Google.

Mais avant d’aller plus loin, il est bon de raisonner sur des bases rigoureuses et vérifiables, sur des chiffres réels issus du marché.

Je veux ainsi que nous partions d’une analyse réaliste du marché, rien d’autre. Ni mes sentiments à l’égard de Apple, ni mon attachement à Microsoft, ni le fait que je ne trouve pas Android particulièrement exaltant ne doivent compter. Ce qui compte c’est le marché, et ce n’est pas moi qui le fait.
Je ne suis le VRP de personne et mon rôle n’est pas de “forcer” le destin d’un produit ou d’un autre, mais celui de conseiller clairement en fonction d’une réalité objective. Et j’essaye de m’y tenir en toute occasion, quelles que soient mes “j’aime” ou “j’aime pas” et indépendamment de toute affiliation ou rapprochement avec tel ou tel éditeur, Microsoft compris.

Répartition des OS sur la période 2008/2013

StatCounter-os-ww-monthly-200807-201304-bar

Ce graphique montre le Top 7 des OS dans le monde sur la période 2008 / 2013. Vous pouvez obtenir les chiffres exactes sous différentes formes (fichier csv, graphique…) en vous rendant sur le site de StatCounter.

On voit clairement sur cette période la domination de Windows XP, suivi de très près par Windows 7 et même ce sacré Vista ! Tout au bout du classement, là où les parts de marché n’ont pas de prise sur les décisionnaires, on trouve en vrac Mac OSX, iOS, Linux, Windows 8 et d’autres.

Ca c’est le marché global des OS sur les 4/5 dernières années, la répartition dans le monde de ces OS et leur poids réel pour prendre des décisions (à quelques pourcents près, chaque fournisseur de statistiques ayant ses propres biais).

Mais qu’en est-il sur le marché actuel, sur les ventes et les tendances de l’instant ?

Répartition du marché des OS sur les 3 derniers mois

Bien entendu cette image est une capture à un instant donné, dans 6 mois je conseille aux lecteurs qui passeront ici de suivre le lien donné plus haut pour avoir des données à jour…

A la date d’écriture de ce billet les trois derniers mois, de janvier à mars 2013, donnent la répartition suivante:

StatCounter-os-ww-monthly-201301-201303-bar

Windows 7 domine très largement aujourd’hui. Windows XP ne représente plus qu’un quart du marché, ce qui est malgré tout énorme. Environ 75% du marché est aujourd’hui couvert par XP et 7. Des OS sachant faire tourner des applications WPF mais pas WinRT.

Mac OSX reste stable, Vista disparait petit à petit, et iOS fait un score supérieur à Windows 8. Android sur ces trois derniers mois semble en recul, c’est un biais de cette statistique particulière. D’autres statistiques vont nous éclairer sur ce point.
StatCounter analyse les visites sur le Web pour établir ses statistiques ce qui introduit un biais assez fort car on sait que les utilisateurs de mobiles préfèrent les applications natives plutôt que les sites Web au travers d’un browser. Cela diminue la part des mobiles globalement. De plus, d’autres analyses prouvent que pour des raisons à déterminer les utilisateurs Apple utilisent beaucoup plus Internet avec un browser que ceux d’Android. Dans le graphique ci-dessus qui prend en compte tous les OS, mobiles ou non, la part des mobiles est sous-estimée et celle d’Android encore plus. Pour raisonner sur les mobiles il nous faut des statistiques où seuls les OS mobiles sont pris en compte.

Pour mieux comprendre voici d’autres statistiques (source w3schools) :

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On le constate, malgré le “buzz” autour des mobiles, ces derniers ne pèsent pas encore très lourd (autour de 2 ou 3%) par rapport au monstre qu’est Windows et au monde des PC en général.

Une autre vision arrêtée à mars 2013 (source NetMarketShare) pour le marché global :

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La même analyse pour les mobiles (smartphones et tablettes) :

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Répartition des OS Mobiles sur l’année 2012/2013

StatCounter-os-ww-monthly-200807-201304-bar-Mobiles

Sur l’année écoulée, en cumul, Android est bien largement en tête à près de 30% du marché. iOS chute inexorablement, parti de presque 100% il ne couvre plus que 25% environ du marché, ce qui reste très significatif malgré tout et qui ne peut être ignoré lorsqu’on vise certains marchés.

Symbian OS a toujours ses fans, comme d’autres. Windows Phone, même la version 7 vendue depuis plusieurs années n’apparait nulle part dans ce classement… Concernant WP8 on pourrait invoquer la jeunesse (relative aujourd’hui) de l’OS, mais pour la version 7 l’argument ne tient pas.

Voici une autre vue pour 2013, bien plus simple, d’une autre autre source :

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Dans ce découpage (qui prend en compte la part des mobiles par rapport à tous les OS) il n’existe que trois catégories : iOS, Android et “les autres”. La tendance qui se confirme est celle d’une montée d’Android (0.90 à 0.96, +0.06), d’une hausse plus faible d’iOS (1.07 à 1.11, +0.04) et une chute des “autres” (0.21 à 0.19, –0.02).

Peut-être les tendances ont-elles évolué ?

Répartition des OS Mobiles sur les 6 derniers mois

StatCounter-os-ww-monthly-200807-201304-bar-Mobiles-6m

Sur les 6 derniers mois les tendances sont nettes : Android atteint les 35%, soit une progression importante, et iOS se maintient à 25/26% ce qui reste toujours aussi honorable.

Windows Phone, toutes version confondues, apparait enfin avec 3,6% environ (selon les analystes entre 2,6 et 3,8%). C’est à dire bien en dessous même de Symbian qui flirte avec les 10% bien que cet OS soit “mort” technologiquement.

Mais peut-être tout cela évolue-t-il d’une façon surprenante depuis peu ?

Répartition des OS Mobiles sur la 1ère moitié de mars 2013

StatCounter-os-ww-monthly-200807-201304-bar-Mobiles-13d

En effet, les tendances bougent. C’est normal dans ce marché en plein bouillonnement !

Mais ces changements ne font qu’enfoncer un clou qu’on connait déjà…

Ce qu’on voit ? Android qui atteint presque les 40%, iOS toujours aussi stable. Forcément ce sont donc tous les autres qui trinquent de la montée de Android. Windows Phone (7, 7.1, 7.5, 7.8 et 8.0 tout mélangé) lui aussi reste stable… hélas. Toujours à quelques pourcents du marché. Aucune tendance à la hausse ou à la baisse visible sur les graphiques. Symbian disparait lentement mais se tient toujours légèrement en dessous des 8%.

Les Ventes

Tous ces chiffres sont intéressants mais ils partent tous d’une analyse du Web (visiteurs de sites Web) ce qui introduit un biais certain mais difficilement mesurable pour être corrigé.

Il faut donc une autre source d’information basée sur d’autres méthodes, notamment les ventes de matériel. Ici aussi il existe un biais connu : les ventes livrées aux magasins (physiques ou en ligne) ne sont pas toujours égales aux achats des consommateurs. Mais les vendeurs faisant généralement bien leur métier il est rare (mais pas impossible) qu’ils achètent des quantités énormes d’un produit qui ne se vendra pas du tout. Mais il faut être conscient de cet écart entre vendu aux boutiques et vendu aux clients.

En prenant les chiffres de IDC on trouve pour le dernier quart 2012 :

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Cette vision est assez différente de l’analyse du Web. Elle montre que sur les 227,8 millions de machines vendues 159,8 millions sont des Android ! La part d’Android entre fin 2011 et fin 2012 est passée de 52.9% à 88% du marché. Apple avec iOS a baissé de 37% à 29.2%.

On pourrait se réjouir de voir Windows Phone faire un bond de 150% sur la même période. Mais de si grands chiffres impliquent soit un succès intergalactique, soit de partir de très bas… C’est bien entendu la seconde option ici puisque les ventes sont de 6 millions d’unités en 2012 malgré cette augmentation faramineuse.  Et malgré ce bond de géant, la part de Windows Phone n’est passée que de 1,5% à 2.6%. Avec 6 millions d’unités, les 47,8 d’Apple semble un rêve inaccessible… mais c’est encore plus écrasant si compare ces 6 millions aux 159,8 millions d’unités Android vendues sur la même période. Croire que ces écarts pourraient basculer notablement avant plusieurs années ne serait pas raisonnable.

Mais là n’est pas la question puisqu’aujourd’hui ce qui nous intéresse c’est de comprendre le phénomène Android et pourquoi il est essentiel pour vous de vous y intéresser de plus prêt... Les gloires et déboires des concurrents sont en dehors de notre sujet, même si pour constater la suprématie de Android nous sommes bien obligé de constater aussi la défaite des autres OS.

Que conclure de ces chiffres ?

On le voit clairement, quels que soient ses idées personnelles, ses coups de cœur ou ses bêtes noires, voire même son indifférence, les tendances du marché sont évidentes.

L’analyse du Web donne une idée intéressante des rapports des force en jeu, les chiffres des ventes de IDC viennent écraser toute forme de relativisme…

Android n’arrête pas sa progression.

Mais après avoir été détrôné de la première place on s’aperçoit que iOS s’accroche plutôt bien et refuse de céder plus de terrain en se maintenant à 20/25% du marché environ.

Ce sont donc tous les autres OS mobiles qui pâtissent désormais de la montée d’Android. Apple à beaucoup perdu et va rester certainement stable encore un moment autour de son point actuel. En revanche tous les autres se font dépouiller.

Parmi les perdants il y a les systèmes morts comme Symbian, ceux en train de mourir comme  BlackBerry et ceux qui voudraient exister mais qui n’y arrivent pas comme Windows Phone, faute de place tout simplement. 

Je suis désolé de cet état de fait. Je préfèrerais boire le champagne pour fêter les 25% de part de marché de WP8 et passer mes journées à développer des trucs en C#/Xaml pour cet OS, mais la réalité est toute autre. Et les tendances ne montrent guère d’espoir à courts ou moyens termes d’un renversement de tendance sans un renversement de stratégie de Microsoft. De toute façon il y a déjà deux géants, Apple et Google, dans un lit trop petit pour deux. Il faudrait un miracle pour que Microsoft arrive à chasser l’un ou l’autre pour se trouver un coin d’oreiller…

Donc quand je parle aujourd’hui de développement cross-plateforme, et me limitant à la réalité du marché, cela implique les OS et technologies suivantes :

  • Win32/Win64 pour les PC, en C#/Xaml donc WPF
  • Android de Google pour les smartphones, avec MonoDroid/Xamarin en C#
  • Android et iOS d’Apple pour les tablettes avec MonoDroid et MonoTouch/Xamarin en C#

 

Vous remarquerez que je n’inclue pas d’emblée l’IPhone dans cette démarche. La France est un cas à part où le marché du smartphone est aujourd’hui dominé par Android plus qu’ailleurs dans le monde. Si on développe en France pour des français, viser autre chose qu’Android est un investissement à bien mesurer car peu rentable. Néanmoins certains marchés peuvent le nécessiter. Vous remarquerez aussi que pour les tablettes j’intègre cette fois-ci l’IPad, tout simplement par sur ce form factor c’est Apple qui domine encore le marché français.

Le graphique ci-dessous montre cette ambigüité car StatCounter ne fait pas la distinction entre smartphones et tablettes :

StatCounter-mobile_os-FR-monthly-201301-201303-bar

On se rappellera des chiffres de ventes de IDC et du biais méthodologique propre à StatCounter qui analyse les visites sur les sites Web… Tout cela est donc à pondérer et iOS n’est pas forcément l’OS le plus présent aujourd’hui en France, les différences gigantesques dans les ventes nous le prouvent. Cela confirme juste que les utilisateurs d’IPhone et d’IPad visitent le Web avec le browser Apple alors que sous Android les applications natives sont préférées des utilisateurs. Deux cultures différentes.

Malgré tout, iOS ne peut être évacué pour certains développements smarphones et doit être pris en compte pour les développements tablettes. Mais la montée irrésistible de Android, la gamme gigantesque de machines différentes pour cet OS, le choix des résolutions, des tailles, mais aussi les prix attractifs sont certainement des éléments à prendre en compte s’il faut équiper 50 représentants dans une entreprise… Si on intègre ces avantages pratiques de Android et les chiffres des ventes, et sauf marché particulier, on aura donc intérêt, même sur tablette, à faire le choix de cet OS.

Pour rester en France, complétons ces analyses par la répartition des OS (tous, pas seulement les mobiles) sur les 3 derniers mois :

StatCounter-os-FR-monthly-201301-201303-bar

Dans notre beau pays on voit que Windows 7 domine à plus de 50% le marché suivi de XP à près de 15%, talonné par Vista à 12% et Mac OSX à 10%. Windows 8 arrive ensuite à 4/5 % environ. C’est à dire que pour les PC, en France, il y a 77% de machines ne pouvant faire tourner des applications WinRT, et si on raisonne dans l’autre sens il existe 81/82% des machines pouvant exécuter une application WPF.

N’étant pas un représentant de Microsoft (ce n’est pas ce qu’on demande à un MVP qui est un “expert indépendant”), ni un employé de la marque, et même si j’en suis franchement navré pour de nombreuses raisons, je ne vois aucune raison (au sens de raisonnable) de conseiller WinRT que cela soit sur PC, tablette ou Smartphone. En tout cas aujourd’hui. Dans un avenir plus ou moins lointain, après un changement net de stratégie de Microsoft, j’espère revenir sur ce constat et pouvoir enfin faire entrer WinRT dans le “bouquet” des technologies à conseiller. Ce n’est pour l’instant pas le cas.

Cela ne signifie pas que tout ce qui vient de Microsoft est à éviter ! Ce n’est pas parce qu’une seule de leur technologie n’a pas le vent en poupe que l’ensemble des produits de la marque n’a plus aucun intérêt.

Une erreur, un mauvais calcul n’est pas grave quand on possède comme Microsoft des dizaines de technologies toutes meilleures les unes que les autres !

Parmi les technologies Microsoft qui restent parfaitement d’actualité et sur lesquelles il faut continuer à investir on peut lister :

  • WPF, incontournable pour faire des logiciels modernes qui marchent sur 100% du parc de PC sous Windows
  • Visual Studio, même pour le développement sous iOS ou Android car Xamarin 2.0 s’intègre à cet EDI le plus intelligent du marché (pour un résultat plus puissant que Xamarin Studio, malgré ses qualités).
  • SQL Server, qui reste une fabuleuse base de données, rapide, puissante, capable de monter en charge et de rester stable sur des dizaines de millions d’opérations et des fichiers gigantesques,
  • Windows 8 en tant qu’OS qui est rapide et stable et vraiment agréable (tant qu’on reste en bureau classique)
  • Silverlight, même s’il est mort pour le Web grand public il reste l’unique outil de cette puissance sans équivalent pour créer des Intranet professionnels
  • Office, SharePoint, Blend, …

 

Parler de développement cross-plateforme aujourd’hui en restant cohérent par rapport au marché, cela consiste donc à créer des logiciels qui fonctionnent sous WPF côté PC et sous Android pour le reste. iOS peut être pris en compte pour certaines cibles (médical, musique, graphistes…).

Alors, pourquoi Android ?

Est-ce que Android me fascine ? Honnêtement non. Android c’est un Linux 2.6 modifié pour les smartphones. Rien d’excitant ni d’exaltant outre mesure. Mais Android est une réalité incontournable, comme le fut Microsoft sur les PC dans les 25 dernières années.

Est-ce que cette réalité modifie ma “loyauté” vis-à-vis de Microsoft ? Non plus. Je constate seulement que la réalité du marché est ce qu’elle est et que pour l’instant Microsoft n’a pas su prendre une place significative sur le marché des mobiles. Je trouve cela dommage, mais je conseille mes clients et mes lecteurs en fonction de la réalité du marché et de la direction que je pense qu’il prendra. Pour l’instant aucun indicateur ne me laisse penser que Microsoft sera capable de repousser le succès de Android. Apple tiendra encore un moment sa place de second et ce n’est pas Windows Phone 8 qui détrônera l’IPhone c’est certain. Apple et Google pesant 90% du marché mobile environ, cela laisse très peu de place à Microsoft même s’ils modifiaient radicalement leur stratégie pour revenir dans la course.

Dès lors, pour tout ce qui est mobile, et pour les raisons exposées plus haut je ne peux que conseiller d’utiliser Android sans oublier iOS ponctuellement sur certains segments de marché qui le nécessite.

Voilà pourquoi je vais vous parler d’Android et que je continuerai à parler de WPF.

Vais-je me taire au sujet de WinRT ? Non. J’aime bien WinRT. Je regrette qu’il soit mal vendu et si peu adopté, mais il n’est pas dit que Microsoft n’arrive pas à lui faire une place sur le marché. Il est trop tôt pour parler d’échec définitif. Perdre une bataille n’est pas perdre la guerre.

Mais entre garder un œil  attentif sur une technologie et la conseiller il y a un monde. L’heure n’est pas à conseiller WinRT tout simplement.

Conclusion de la partie 1

Cette première partie n’était pas technique, mais elle était nécessaire. Faire des choix, donner des conseils, tout cela n’a de sens et de portée que si on explique rationnellement le pourquoi du comment.

Android n’est pas un OS qui me fascine, mais grâce à Xamarin c’est un OS que je peux programmer rapidement sous Visual Studio en C#. Et ça c’est un atout, celui de la productivité.

Android a une place sur le marché totalement incontournable, une importance aussi grande sur les mobiles que Microsoft en a sur le monde des PC et l’ascension n’est pas terminée.

Demain (fin d’année 2013 normalement), des AndroidBooks vont sortir. Je ne parle pas de ChromeBooks machines trop en avance sur leur temps car réclamant une connexion permanente en tout endroit ce qu’aucun pays même le plus civilisé ne peut offrir aujourd’hui. Les AndroidBooks seront des PC équipés de Android 5, des PC avec tout l’univers connu et aimé du grand public. Si cette sortie est gérée correctement c’est la suprématie même de Microsoft sur ce segment des portables qui pourraient être attaquer gravement.

On le voit, aujourd’hui Android est une force montante. Cet OS a interdit à Microsoft de se battre contre Apple et son IPhone en venant prendre la 2de place, demain cet OS s’attaquera au cœur de la domination de Microsoft, les portables grand public. Google a acquit une suite bureautique compatible Office qui sera certainement présente sur les tablettes et AndroidBooks prochainement. Tous les indices en notre possession montre que Android n’a pas encore terminé sa percée. Les mêmes indices nous prouvent que Microsoft n’a toujours pas réussi à jouer un rôle dans le monde des mobiles et que même sur le terrain des PC ils pourraient être gravement mis en danger. Ces jours derniers des analystes financiers sont allés jusqu’à conseiller de vendre les actions MS avant qu’elles ne chutent encore plus bas.

Je pense que Microsoft est à la croisée des chemins. S’enferrer dans la stratégie actuelle serait une erreur mais on ne voit pas de modification en cours ni à a venir. Microsoft est une entreprise puissante qui a les reins solides. il faut voir cela comme une mauvaise passe. Je ne suis pas pessimiste sur l’existence même de Microsoft. C’est simplement leur suprématie sur le monde des OS qui se termine. Il suffit qu’une Direction renouvelée prenne les bonnes décisions pour de nouveau flirter avec le leadeurship j’en suis convaincu. Toutefois je ne suis pas voyant, je ne prédis pas l’avenir dans le marc de café et je m’en tiens, en bon informaticien, aux chiffres, à la réalité du marché. Et cette réalité est aujourd’hui très favorable de façon durable à Android.

Faire du cross-plateforme dès maintenant c’est simplement accepter la réalité, loin des dogmes et des clans. C’est juste admettre de voir le monde tel qu’il est et non tel qu’on le voudrait. Et cet apprentissage d’Android que je vais vous proposer dans de prochains billets, peut-être qu’un jour il ne vous servira pas juste à programmer des smartphones, mais bel et bien tous les PC qui équiperont vos entreprises…

Nous vivions depuis deux ou trois ans, depuis le “big shift” de Microsoft, dans un monde plein de doutes. Fallait-il suivre aveuglément Microsoft ou bien vendre son âme à ce diable de Jobs ? Fallait-il développer en double, en triple, en quadruple, en quintuple même! sous iOS, Android, Win32/64, WinRT, HTML5/JS ?

Nous étions dans une angoisse dont le poids n’a cessé de s’accroitre ne pouvant plus déterminer le vrai du faux, l’intox de l’info, et ne sachant tout simplement pas le lire le futur…

Ceux de ma génération ont connu cette même angoisse lors du match Mac/PC. Fallait-il suivre Apple déjà connu ou faire confiance au “sérieux” de IBM ? Fallait-il développer en double tous les softs ? Combien de projets ont capoté, combien ont été différés, combien se sont trompé… Et le jour où la suprématie, même à peine frétillante, de IBM/Microsoft s’est faite sentir, tous nous avons plongé. Nous avons suivi cette voie car c’était enfin le paradis : la paix de l’âme, plus besoin de choisir. Nous avons gagné 25 ans de stabilité à ne plus connaitre les affres d’un tel questionnement. Par notre choix d’opter pour l’un plus que l’autre nous avons offert à l’ingénierie logiciel tous les progrès des 25 années passées. Si vous ne programmez pas en assembleur aujourd’hui c’est grâce à cette paix que ceux de ma génération vous ont offert.

Ces dernières années les bouleversements ont été tels que nous étions replongé dans ce cauchemar affreux. Et comme avec le progrès tout est toujours mieux qu’avant, ce n’était plus deux OS entre lesquels il fallait choisir mais trois ou quatre !

Aujourd’hui nous vivons ce même frémissement d’une stabilité si reposante à venir. Cette voie c’est celle d’Android. On ne se demande pas si on aime. Franchement le premier MS-DOS sur le premier PC était une atrocité comparé au Macintosh ! Android est-il exaltant ? Pas plus que ne l’était MS-DOS. Est-il plus puissant, plus beau ? Non. Mais il partage avec MS-DOS une chose essentielle : il nous promet une nouvelle vague de stabilité. Et seule cette stabilité permet à l’industrie du logiciel de fleurir, de s’épanouir. Nous autres concepteurs de logiciels ne sommes pas des mécaniciens. Les ingénieurs qui travaillent sur les circuits intégrés peuvent sortir de nouvelles machines tous les mois. Nous il nous faut des années parfois pour élaborer une pensée cohérente pour les programmer correctement. Sans stabilité note métier ne peut exister sérieusement.

L’industrie du logiciel dans sa totalité a besoin de stabilité, Microsoft l’a oublié en troublant le marché, en distillant la peur, en provoquant un changement brutal sans option. Android arrive à point, conquérant et aimé du public pour nous offrir la paix 25 ans après ce que Microsoft avait su faire avec Bill Gates. J’aurais préféré que Ballmer nous offre 25 ans de paix supplémentaire avec WinRT sur mobiles, c’est d’Android et de Google que vient cette paix, il faut la saisir, maintenant.

Le choix d’Android est donc un choix de la raison, celui de la stabilité, car seule la stabilité nous permet de faire notre métier de façon intelligente et de générer du business profitable à tous…

La peur est le chemin vers le côté obscur, la peur mène à la colère, la colère mène à la haine, la haine … mène à la souffrance”. Maître Yoda. 

Avec Android choisissons le côté clair de la force.

Alors pour ce voyage au pays d’Android…

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